Très difficile de choisir les meilleurs concerts de cette année, vue le grand nombre d’excellentes expérience que j’ai eues avec la musique en live au cours de 2009. Je n’avais jamais vu autant de concerts qu’en 2009, merci à la vie en grande ville et su revenu d’un boulot à plein temps assez bien payé. Ainsi, de nombreux concerts qui valaient vraiment le déplacement et qui mon en partie fortement impressionnés ne font pas partie des meilleurs, comme Muse, The Rifles, Bishop Allen, Herman Düne la soirée inoubliable au Uebel & Gefährlich lors du Reeperbahnfestival avec Reverend and the Makers et WhoMadeWho. Esperons que 2010 sera tout aussi fructueuse!
A temps pour noël,l’hiver est enfin arrivé, avec de belles chutes de neiges et en bon froid mordant. Pas de la gadoue neigeuses (la chloche, comme on dit au Québec), comme habituellement en ville. Le sol était bien gelé, donc ça a tenu dès les premiers flocons. Pour accompagner tout ça, quelques vins chaud au marché de noël (surtout, ne pas oublier les bonnes chaussures, sinon, on a très froid aux pieds). Etant d’humeur très « noël » cette année, beaucoup plus que les années précédentes, tout cela me va très bien. Hambourg en décembre : c’est kitsch, mais c’est beau, comme les photos le prouvent.
Le plus intéressant autour de la Reeperbahn à Hambourg, ce ne sont pas les maisons closes, les sex-shops, les live-sex-clubs ou encore les filles en moonboots dans la rue – ça, c’est pour les porcs et les touristes. Ce qui est bien plus passionnant, c’est que l’essentiel des sorties se passent également là. Cela donne au « Kiez » (c’est ainsi que l’on appelle le quartier) son charme, un mélange unique : ici, on trouve un bar ringard à côté d’un lounge branchée, la discothèque pour les prolos à côté du club indé et la boite de nuit la plus en vogue du moment en face du music-hall. Ainsi, dans la rue, on trouve tous genres de publics qui se rencontrent rarement ailleurs, avant de tout de même de nouveau se séparer en entrant dans des localités différentes.
Bien sûr, l’essentiel des scènes de concerts à Hambourg se trouvent également autour de la Reeperbahn. C’est ainsi que je m’y rends assez souvent tôt dans la soirée et/ou en semaine. A ces heures, il n’y a pas encore grande foule, appart les touristes et les videurs des sex-clubs et immanquables filles sur les trottoirs qui semblent toutes me trouver très attractif. A ce moment, le trajet de chez moi vers le « Kiez » est plus intéressant, un vrai plaisir. En effet, il me mène à travers les rues d’habitations des quartiers de la Schanze et de Sankt Pauli. Les rues s’appellent Langenfelder Straße, Eimbüttler Straße, Lippmannstraße, Bernstorffstraße, Glibertstraße, Wohlwillstraße etc. et sont bordées de beaux immeubles du début du siècle dernier. Si je n’étais pas si paresseux et radin pour déménager, ce serait là que je chercherais un appartement. C’est beau, c’est calme et c’est parfaitement situé. Ainsi, je me contente de regarder en passant et de rêver.
J’ai eu l’occasion de passer plusieurs fois cette semaine, la première fois, lundi soir. Ce soir là, j’ai bravé le froid pour une soirée folk au Molotow, d’ailleurs assez bien rempli pour un lundi!
L’ouverture était faite par deux jeunes femmes (ou plutôt filles), qui devraient sauf erreur de ma part devenir la prochaine révélation de la musique folk lors de la sortie de leur premier album début 2010 : First Aid Kit. Les deux sœurs suédoises sont terriblement jeunes (Klara a 15 ans !) et ont des voix bien envoutantes. Le public était aux anges et les a tellement acclamées qu’elles se sont senties obligées de faire un petit rappel improvisé.
First Aid Kit n’a tout de même pas volé la lumière des projecteurs à la vedette de la soirée, Port O’Brien. Le groupe originaire d’Alaska, maintenant domicilié à San Francisco, a emballé le public du Molotow avec son folk-rock qui met de bonne humeur. Dommage que la co-fondatrice du groupe, Cambria Goodwin, n’était pas là. Je suis quand même rentré heureux chez moi.
Deux jours plus tard, retour sur le Kiez, cette fois à la Prinzenbar, pour me retrouver au milieu d’un très jeune public. Tout le monde était venu voir quatre poster-boys de l’indie-rock, les jeunes espoirs d’Auletta. C’est du rock pour la bonne humeur qui rappelle fortement les Kaiser Chiefs ou autre Wombats, mais avec des paroles allemandes. Bizarrement, personne d’autre n’avait encore vraiment essayé. Pourtant, ça marche bien avec la jeunesse.
Jeudi, retour à la folk. La vedette de la scène « new weird folk » était de passage à la Fabrik avec son groupe The Grogs. Il s’agit bien sûr de Devendra Banhart. Vue le coût assez salé des billets, la salle n’était pas particulièrement bien remplie, mais ceux qui étaient là en ont eu pour leur argent.
Devendra est une vraie personnalité, a une présence de scène époustouflante tout en étant assez je-m’en-foutiste, mâchant un chewing-gum en chantant. Ce n’est pas du tout gênant. Il est entouré par d’excellents musiciens, tous (appart le bassiste) également auteurs compositeurs : à la batterie, Greg Rogove (Megapuss, Priestbird), aux guitares Noah Georgeson (qui a produit les trois derniers albums de Devendra Banhart et qui a également sorti un disque en solo) ainsi que Rodrigo Amarante (Little Joy, Los Hermanos). Pour faire honneur à la qualité des musiciens, sont joués sur scène un morceau de chacun.
Sinon, le concert parfait : bonne humeur sur scène et dans le public, excellente musique. On a droit à l’essentiel des morceaux de l’excellent actuel album What Will Be Will Be et a des chansons de toute l’œuvre du chanteur, jusqu’à ses débuts. En plus, quelques reprises joués plus ou moins sérieusement, dont côté moins sérieux du Simon and Garfunkel et le classique « Heart and Soul ». Deux heures de soleil en ces jours de décembre très tristes et gris.