26 février 2009

Gris et triste...

... c'est ca l'hiver à Hambourg. Bien qu'il ait souvant neigé cette année, en général tous les clichés sont remplis: un froid humide avec de la bruine. Cela ne donne pas envie de quitter la maison plus que nécessaire. Donc, pas grand chose à raconter en ce moment (apart des récits de concerts). Patience.

23 février 2009

Une valeur sûre – Bloc Party au Docks

Pour pouvoir aller voir Bloc Party, il était également nécessaire de s’assurer des tickets prématurément, car le concert était sold out en quelques jours. Cette fois, j’y étais préparé et j’avais acheté mon billet d’entrer dès début Décembre. L’avantage des concerts complet très vite: on peut être sûr qu’il n’y aura que des fans dans la salle – bonne ambiance garantie.

Par contre, je n’étais pas très emballé par l’heure du concert, car il débutait déjà à 19 heures. Les concerts précoces le samedi soir se multiplient, sans doute une façon pour les salles de s’assurer un double revenu ces soirs là, car cela leur permet de se transformer en boite de nuit ensuite – pour le Docks avec un public entièrement différent, c’est plutôt le lieu de rencontre des jeunes prollos. Heureusement, le fait que le concert avait lieu ainsi en début de soirée n’a pas eu d’effet négatif sur l’ambiance dans la salle.

Avant au ce soit au tour de Bloc Party de gagner la scène, le public a d’abord eu droit au groupe Delphic. La musique des ces Britanniques est très electro, un peu trop à mon goût. Mais les le show sur scène, en particulier en terme d’effets de lumière, couplé avec la musique malgré tout très entraînante remplirent leur but : chauffer la salle.

C’était ma première visite au Docks et je dois dire que j’aime bien cette salle. Elle est plus petite que je l’aurais pensé, environ 1500 personne y trouvent de la place. Malgré la taille quand même conséquente, sa disposition légèrement descendante vers la scène fait que la vue est très bonne de partout. Cela rend le placement dans le public moins stressant. Aucune comparaison avec la Columbiahalle de Berlin, par exemple.

Toutes les conditions étaient donc remplies pour un concert prometteur. Pas la peine de dire grand-chose sûr Bloc Party, l’un des groupes phares de la vague indépendante britannique des années 2000. Sa musique d’une grande qualité garantit à elle toute seule un bon concert. Lorsque les quatre londoniens arrivent sur scène vers 20 heures, le public se déchaîne immédiatement. Kele Okereke est en survêtement Adidas rouge, le guitariste Russel Lissack est cool dans son coin pendant tout le concert (il a toujours l’air aussi jeune), le bassiste Gordon Moakes ainsi que le batteur Matt Tong montrent leur plaisir à jouer sur scène. Ce dernier se dépense tellement qu’il se débarrasse vite de son T-shirt pour passer le reste de la soirée en short de bain jaune. Ils sont donc cools, mais certainement pas des icônes de la mode. On a du mal à croire que Bloc Party se trouve en plein milieu d’une tournée mondiale marathon qui va encore durer un moment, tellement le plaisir de jouer du groupe est apparent. Kele Okereke raconte qu’il aime Hambourg car il lui doit la découverte de Jägermeister, duquel il boit d’ailleurs quelques verres pendant la soirée.

Bloc Party joue par ailleurs étonnamment peu de morceaux de leurs dernier album Intimacy (à mon avis le plus faible) et d’autant plus de leurs deux premières œuvres, au grand plaisir du public. Malheureusement, « Kreuzberg » n’y était pas, mais sinon, toutes les chansons que je voulais entendre furent jouées. A des souhaits du public on répond: „We cannot play every song from every album, We’re not as young as we used to be“. Pourtant, ils ont mon age! C’est sans doute tout de même la fatigue de la tournée qui se fait sentir. Cela fait plaisir qu’un groupe au fond assez intello, dont les chansons ont des paroles assez critiques envers la société et sont parfois même politiques ait un tel succès auprès du public. Les discussions apparues après la sortie du troisième album si Bloc Party est toujours un groupe de rock – ils y expérimentent pas mal avec des éléments plus électroniques – peuvent d’ailleurs êtres mises au placard : sur scène, c’est du rock !

Après une heure, Bloc Party quitte pour la première fois la scène, mais le choque que le concert pourrait déjà être terminé n’est pas long, car grâce à un total de six morceaux de plus, dont Mercury et Ares du dernier album, joués pendant les deux tours de rappels, le plaisir est encore prolongé. On retrouve également le single d’entre-albums Fluxx, qui est bien meilleur en live que sur disque. Après 90 minutes, c’est fini. L’heure précoce permet d’aller encore faire un tour sur le « Kiez ».

Bien sûr, il y a déjà des vidéos sur You Tube. La qualité de celle-ci n’est pas bien bonne, mais elle donne une impression de la performance scénique de Bloc Party:

Youtube-Videos vom Konzert, das hier ist zwar recht lausig in der Bildqualität, verschafft aber zumindest halbwegs einen Eindruck von der Bühnenperformance:



20 février 2009

Tahiti 80 et Amazing Baby au Molotow

Une semaine plus tard, la deuxième partie de mon programme alternatif pour remplacer le concert complet de Te Gaslight Anthem avait lieu au Molotow. Une nouvelle fois, je me suis rendu à un concert de groupes dont je ne connaissais pas la musique par cœur.

Lors de mon arrivée au Molotow, Amazing Baby venaient juste de commencer à jouer. Jusque-là, ce jeune groupe New Yorkais (comme tous les groupes de New York, ils ne manquent pas de répéter leurs origines plusieurs fois lors de la soirée) n’a sorti qu’un seul EP, qui est d’ailleurs disponible gratuitement sur le site du groupe. La musique d’Amazing Baby ne trouvera sans doute pas uniquement des amis. En partie, il s’agit de rock indépendant typique, mais la musique est surtout caractérisée par ses passages plus progs où glam-rock. C’est pourquoi Amazing Baby est souvent comparé à MGMT. Il y a des longs solos de guitare très élaborés, qui sont inspirés du metal ou même du rock monumental des années 80. Pas étonnant que le guitariste pourrait aussi bien jouer dans un groupe de metal vu son look. Le chanteur par contre fait plutôt tombeur de filles. Tout ça marche très bien sur scène, mais je ne sais pas si cette musique ne me taperait pas rapidement sur les nerfs.

Tahiti 80 fait, comme le nom l’indique, de la pop-rock légère et ensoleillée. Les cinq français, qui étaient d’excellente humeur malgré un public une nouvelle fois très retenu, peuvent être associés musicalement à leurs compatriotes de Phoenix. Je pourrais parier que 90% des fans de Tahiti 80 écoutent également la musique de Phoenix (le contraire n’est sans doute pas le cas, ces derniers étant bien plus connus), car le son est très ressemblant. Cela et clairement un compliment pour Tahiti 80 (que l’on peut prononcer eighty, quatre-vingt ou achtzig – les trois furent utilisés par le groupe sur scène), car ce n’est pas facile de faire ce genre de pop assez légère sans que ne sois trop kitsch et en lui donnant en même temps une certaine puissance musicale. Surtout les passages lors desquelles tous les membres du groupe contribuent au chant à la façon des Beach Boys restent en mémoire. Le set d’une durée de 75 minutes passe très vite et se termine par la présentation de tous les mebres de Tahiti 80 – cela est assez rare pour un groupe de rock pour le souligner et rend ces cinq français encore plus sympathiques.

19 février 2009

Un peu de mélancolie avec Sophia et Dear Reader

Bizarrement, le concert de The Gaslight Anthem à Hambourg – un groupe que personne ne connaissait encore il y a quelques mois – et complet depuis des semaines. La preuve que même les organisateurs de tournées mésestiment parfois l’attrait de certains musiciens auprès du public. Mois aussi je fais partie de ceux qui n’ont pas acquis un ticket à temps. Alors que se cristallisait que la seule possibilité de pourvoir assister au concert de cet excellent groupe du Nouveau Brunswick serait l’achat d’un ticket sur eBay à 60 euros, j’ai décidé de dépenser mon argent ailleurs – pour d’autres concerts. Pour commencer, j’ai spontanément décidé d’aller à un nouvel évènement Intro Intim, cette fois au Kampnagel.

Les concerts donnés dans le cadre d’Intro Intim sont souvent à mon goût. Si en plus la soirée est dédiée à l’excellent label berlinois City Slang (qui héberge en Europe non seulement Arcade Fire et Calexico, mais aussi Malajube, Get Well Soon ou encore Architecture in Helsinki), on ne risque pas grand-chose, même si l’on n’a pas encore eu l’occasion de bien faire connaissance de la musique de ceux qui se produiront sur scène.

Jusque là, je n’avais lu que du bien de Dear Reader. Les nouveaux venus sur les scènes internationales en provenance d’Afrique du Sud font de la songwriter pop à consonance bien folk. L’album Replace Why With Funny a été produit par Brent Knopf du groupe Menomena. Le groupe est porté principalement par les compositions, le cant et le charme de Chrilyn MacNeil, qui a d’ailleurs très vite conquis l’affection du public du Kampnagel. Impressionnant comme même en étant que trois sur scène, on peut atteindre une certaine opulence grâce à des loops du chant. Le groupe fût également impressionné : par l’accueil chaleureux du public. Ainsi, lors du rappel (étonnant pour un groupe en ouverture – mais il est vrai que c’était plutôt un double ticket), nous avons appris que le public en Afrique du Sud applaudissait beaucoup moins. L’enthousiasme et la légère nervosité de ces trois musiciens rendent leur musique encore plus aimable. Je suis fan !

Suivit Sophia et donc la partie mélancolique de la soirée : un set acoustique avec un ensemble de quatre violons. En d’autre termes : Le chanteur Robin Proper-Sheppard qui ce cache derrière ce pseudonyme présente ses chansons tristes et dépressives accompagné de violons. Cela va bien ensemble, les arrangements sont marqués par une certaine retenue. Un peu plus d’opulence n’aurait pas fait de mal. Encore que, cela aurait sans doute rendu ces très belles chansons autour du thème de l’abandon et la perte d’êtres chers un peu kitsch. Il suffisait déjà que M. Robin Proper-Sheppard parlait un peu beaucoup entre les morceaux et annonçait pratiquement chacun d’entre eux par „this is another very sad song“. Mais bon, les américains exagèrent toujours un peu. Un concert que l’on quitte d’une humeur particulière.

8 février 2009

À vélo

Hambourg est une ville très adaptée aux cyclistes. Au bord de chaque rue conséquente se trouve une piste cyclable. Et si on cherche bien, on trouve également un bon système de signalisation pour les cyclistes. Après mon déménagement de Berlin, j’ai quand même dû un peu m’adapter. Contrairement à Berlin, où est octroyée aux cyclistes une bande de chaque côté de la route, les pistes cyclables hambourgeoises se trouvent sur les trottoirs. C’est un détail, mais qui fait la différence: Ici, ce ne sont pas les voitures, mais les piétons qui doivent céder la place aux vélos. Cela veut dire aussi que quand la place ne suffit pas pour une piste réservée aux bicyclettes, on s’attend ici à ce que les cyclistes restent sur le trottoir et ne viennent pas déranger les automobilistes sur la route. Je ne trouve pas ça très pratique et préfère donc prendre la route, même si cela me coûte parfois quelques klaxons. C’est comme ça quand on veut être une ville de cycliste et d’automobilistes à la fois.

D’ailleurs, malgré l’hiver, je continue à privilégier le vélo comme moyen de transport, du moins quand le temps n’est pas trop moche. Ce n’est pas que je veuille héroïquement braver vents et marées, c’est simplement le meilleur moyen de transport pour des trajets de longueur moyenne en ville. Cela se laisse très bien démontrer grâce à mon trajet quotidien pour me rendre au travail. Premièrement, c’est bien plus rapide en vélo qu’en bus et en métro. Avec les transports en commun, le trajet dure 35 minutes, en vélo, une bonne vingtaine. Deuxièmement, je fais des économies, car les tickets des la HVV ne sont pas donnés : un aller retour en ville coûte € 5,40, une carte pour la semaine € 23,30, un abonnement pour le mois même € 88,-. Avec ça, je peux me payer un aller retour à Bâle avec EasyJet si je m’y prends assez tôt. Au moins, on peut prendre son vélo dans le métro gratuitement. Troisièmement, j’ai tous les jours de l’exercice et de l’air frais, ce qui n’est pas négligeable quand on passe ses journées cloué devant un écran d’ordinateur.

Ces derniers temps, par contre, mon vélo ne m’a pas rendu la vie facile. Depuis le début de l’année, j’ai du faire face à au moins une demi-douzaine de crevaisons (il y a pas mal de verre dans les rues ici et les balayeurs ne font pas bien leur travail). De plus, j’ai été terrassé par une petite chute (pas grave), ce qui a bousillé ma roue arrière et a nécessite une petite investition dans une roue neuve. Et finalement, les premiers effets de l’utilisation quotidienne du vélo se font sentir. Je commence à devenir un vrai mécano à mes heures. Mais il suffit que je prenne les transports en commun une journée pour retrouver l’envie d’enfourcher ma bicyclette. Et les beaux jours approchent !

1 février 2009

La crise

Dans les journaux, ces derniers temps, on ne parle de rien d’autre: la crise. En faite, on nous décrit généralement deux crises. La première n’est pas nouvelle, elle nous préoccupe depuis des années mais semble attirer plus d’attention ces derniers temps, c’est la crise climatique. 2009 sera en ce sens une année décisive : d’une part, nous verrons si Barack Obama est vraiment sérieux avec sa promesse de repositionner les Etats-Unis sur ce problème et d’autre part, la conférence de Copenhague en automne devra trouver un accord poursuivant le protocole de Kyoto. Ayant un climatologue comme colocataire, je suis tout cela de près.

La deuxième crise s’appelait il y a un an encore crise des subprimes (à l’époque, on nous prédisait d’ailleurs encore des années de forte croissance), puis ce fût successivement la crise des crédits, la crise financière et maintenant, c’est la crise économique mondiale. La pire depuis les années 30. On ne sait pas trop quoi en penser : faut-il rester optimiste ou paniquer, essayer de comprendre comment l’on peut tout à coup dépenser des milliards et même des billions ( 1 billion c’est 1.000.000.000.000) ou tout simplement croire que cela servira bien à quelques chose ? L’économie allemande va t’elle bien vivre une récession de 2,5% cette année comme le pensent les pessimistes (ou les réalistes ?) et comment cela se traduira t’il ? Il suffit de se rappeler que même une croissance de 0,5% fait augmenter le chômage pour être inquiet. Faut-il croire aux scénarios catastrophe détaillés toutes les semaines dans le très sérieux hebdomadaire Die Zeit, ou l’on se préoccupe du possible éclatement de la zone Euro ou de la banqueroute le l’Etat ? Ou tout se terminera t’il bien ? Il y bien des raisons de s’inquiéter, surtout quand on observe que le programme de relance du gouvernement est plus le résultat de lobbysme réussi de l’industrie (et des syndicats) automobiles et de compromis entre différentes tendances politiques que de réflexions sur les meures les plus efficaces pour renforcer l’économie. Mais c’est ainsi que fonctionne la politique Allemandes qui demande l’approbation de beaucoup de forces opposées.

Moi-même, j’ai toujours eu un regard très optimiste sur la vie et une foi inébranlable dans la capacité de l’humanité à résoudre ou à s’adapter à tous les obstacles qui se sont dressés devant elle. N’avons-nous pas vaincu ces dernières années de grands problèmes écologiques et économiques, tels les pluies acides, le smog dans nos centres-villes ou les crises économiques des dernières décennies ? L’humanité va une nouvelle fois s’adapter aux nouvelles données et la croissance reviendra.

Bien que ces dernières années la différence entre les plus riches et les plus pauvres se soit de nouveau agrandie, un niveau de vie tel que nous l’avons atteint aujourd’hui (du moins dans les pays développés) n’a jamais été atteint dans toute l’histoire de l’humanité. Et malg´re la crise, personne n’envisage sérieusement que ce niveau de vie soit en danger. N’avons-nous pas plus profité que souffert de la nouvelle donne de la mondialisation ? La réponse est clairement oui – sinon, chaque foyer de la classe moyenne ne pourrait pas se payer d’avoir chez soi un ordinateur et l’internet à haut débit, par exemple. Et qui se rend le samedi dans les zones commerçantes des centres-villes ne peut de toute manière pas croire à une crise, il suffit d’observer la folie de la consommation qui s’y déroule. Soyons honnêtes – un recul de la puissance économique de 2,5 %, cela veut dire que nous retrouverons le niveau d’il y a deux ans. Etions-nous si mal au point à l’époque ?