29 novembre 2009

La mauvaise bouffe

On connaît ça: Qui a une cantine dans son entreprise se plaint de la mauvaise nourriture qui y est servie. Pourtant, même quand une boîte n’a pas de cantine, on ne mange pas forcément bien, au contraire. J’ai moi-même la chance de travailler dans le quartier de Hambourg de plus en plus branché, Winterhude. Ici, les divers restaurants rivalisent entre eux pour attirer du monde avec des offres déjeuné. Mais vu que la compétition se fait beaucoup sur le prix, l’offre n’est pas forcément excellente. Ce qui es bon, c’est toujours pareil : pâtes, asiatique, döner kebab, Schnitzel-frites ou encore sandwich. Bien sûr, on pourrait se préparer quelque chose la veille, mais ça voudrait dire faire la cuisine le soir (pas vraiment un problème) et ne pas tout manger ce qu’on s’est fait (plutôt problématique).

Je viens d’un foyer ou la nourriture équilibrée était toujours importante. Depuis que je ne vis plus chez mes parents (ça fait déjà pas mal d’années), j’ai toujours eu l’ambition de continuer sur ce chemin. Par exemple, étant étudiant, je ne faisais jamais partie de ceux qui mangeaient tous les jours au resto-u, préférant dès que possible me préparer mes repas moi-même. C’était toujours meilleur. Pour la deuxième fois dans ma vie (la première, c’était quand j’étais en résidence étudiante au Canada avec meal-plan obligatoire), je suis présentement mécontent de ma façon de me nourrir. Je me donne bien du mal de manger de bonnes choses le week-end, mais ça ne suffit pas pour compenser la frustration de la mauvaise bouffe en semaine. Je ne me fais même pas de soucis pour ma santé – ce n’est simplement pas bon ! Bon, on doit sans doute s’habituer. Peut-être qu’un jour je pourrais poursuivre mes ambitions d’homme au foyer, ça me redonnerait le temps de bien cuisiner plus souvent.

21 novembre 2009

Parfait – Mumford & Sons au Molotow

Mumford & Sons sont LA révélation musicale de cet automne. Qui pensait qu’avec les Fleet Foxes, le summum en termes d’excellents nouveaux groupes de musique folk était atteint s’est trompé. Les Anglais de Mumford & Sons sont encore meilleurs!

Encore tout euphorisé du concert des Editors de la veille, je me suis rendu ce mercredi soir au Molotow qui jouait ce soir à guichet fermé. Tout d’abord, la scène appartenait à Kristoffer Ragnstam et ses musiciens. La musique à consonance très américaine, du rock très rhythm-and-bluesé, des suédois était la parfaite mise en ambiance pour le public déjà trÈs nombreux du Molotow. Monsieur Ragnstam aurait bien mérité un peu plus d’attention de la presse musicale.

Après un soundcheck plutôt long, Mumford & Sons on enfin commencé à jouer, et tout était à sa place. Citons le groupe : « We love playing in Germany. You Germans are such a respectful audience. When you’re supposed to be quiet, you’re quiet. When you’re supposed to be loud, you’re loud ». C’était exactement ça, mais quand c’est parfait sur scène, le public suit. Celui-ci connaît d’ailleurs très bien les paroles des chansons, on chante, on jubile, on danse et on est heureux d’assister à la tournée d’une révélation ui jouera sans doute ientôt sur de plus grandes scènes, si le monde est juste. Je pense que ça devait ressembler à cette expérience d’aller voir les jeunes Arcade Fire.

Je ne veux pas décrire la musique avec des mots, laissons-la parler pour elle-même. « Little Lion Man », le single actuel, était l’un des nombreux excellents moments du concert.


Qu’y a-t’il à ajouter? Que tous les morceaux de l’album Sigh No More furent joués, plus une nouvelle chanson, « Sister ». Et une question : Quand reviennent-ils à Hambourg ?

19 novembre 2009

Presque un mini festival – Wintersleep, The Maccabees & Editors

J’avais été déçu par le concert des Editors au Hurricane Festival cet été, c’est pourquoi j’ai longtemps hésité avant de prendre mon billet pour cette soirée à la Große Freiheit 36. Finalement, ce sont les deux excellents groupes en ouvertures qui étaient décisifs, j’avais presque plus hâte de les voir que la tête d’affiche. Finalement, cette dernière devait s’avérer être un vrai événement et l’un des meilleurs concerts depuis longtemps.

Le concert ne devait commencer qu’à 20 heures, mais à mon arrivée dans la salle à huit heures moins vingt, Wintersleep avait déjà débuté leur performance sur scène. Heureusement que je m’en étais un peu douté, mais j’aurais bien aimé quand même ne pas rater le début. Tant pis. Wintersleep est un adorable groupe de rock canadien que j’ai découvert à l’occasion du Dockville Festival cet été. Comme en août, c’est bien dommage que ce groupe ne joue qu’en ouverture et ne passe donc pas un très long moment devant les projecteurs. Un quatrième album vient d’être enregistré, on peut donc espérer une tournée en tête d’affiche l’an prochain. J’y serais, car rien que pour « Miasmal Smoke and the Yellow-Bellied Freaks », ça vaut la peine.

The Maccabees font également partie de mes musiciens favoris depuis que j’ai découvert leur premier album Colour It In. Bien que faisant clairement partie de la scène indie-rock britannique, ils on tout de même réussi à trouver leur son bien à eux. Le chant est très mélodieux et se marie bien avec les hooklines très vives et le ton assez haut des deux à trois guitares. C’est d’ailleurs amusant comment celles-ci sont joués, pratiquement sur la poitrine des guitaristes. L’allure du groupe, particulièrement du chanteur, est également plutôt atypique et rappelle plus le jeune loubard de banlieue que le typique bobo indé.

En tout cas, ceci est également un passage sûr scène qui passe bien trop rapidement. Il est dominé par les morceaux du dernier album Wall of Arms. J’espère avoir également l’occasion de voir un jour les Maccabees en tête d’affiche, car ils passent très bien sûr une scène un peu plus intime. Bien mieux en tout cas que sûr la scène ensoleillée du Stadtpark.

Déjà vers 21h30, les Editors arrivèrent sur le devant de la scène. J’étais doc un peu sceptue, n seulement après ce que j’avais vu au Hurricane Festival, mais aussi parce que j’avais trouvé le dernier album pas mauvais, mais sans plus. En particulier, je me demandais comment allaient rendre les nouveaux morceaux à influence bien plus électronique en live.

Le concert au Hurricane festival est oublié. Premièrement, les Editors sont un groupe qui dois jouer dans le noir, deuxièmement, ils ne devaient pas être en forme. Et troisièmement, les nouveaux morceaux ne devaient pas encore être à point à l’époque. Car ce soir, tout était à sa place. Editors ne sont plus Interpol en moins bien, ils sont les Editors. Peu importe s’il s’agissait d’un morceaux du premier, du second ou du troisième album, tous étaient parfait. Le groupe joue bien ensemble, les poses sur scène y sont, c’est authentique et a de l’allure (sans doute aussi grâce aux bon effets lumière et au mur LED en fond de scène). En même temps, le groupe à clairement l’air d’avoir énormément de plaisir.

Pendant les plus de 90 minutes, un bon mélange entre les morceaux du nouvel album In This Lighht And On This Evening et les deux autres œuvres sont joués, plus un ancien non-album track. Ce que j’Ai persoelement préféré : „Eat Raw Meat = Blood Drool“, „Papillon“, „Bones“ et, oui, „Smokers Outside The Hospital Doors”. Ce dernier a presque été tué par les ondes FM, mais c’est simplement une excellente chanson.

C’est la magie de la musique en direct, on retrouve la musique de groupe qu’on avait commencé à moins aimé. Contrairement à mes attentes, ce concert des Editors fût ‘une de mes meilleures expériences musicales de l’année.

16 novembre 2009

Un petit voyage à la montagne

Parfois, j’ai de la chance: un rendez-vous avec un client dans une ville où j’ai des amis tombe un vendredi. C’est l’occasion de passer le weekend sur place, et c’est la boite qui paie le voyage. J’ai ainsi pu passer le week-end dernier à Munich.

Cette fois, le beau temps était de la partie. Nous avons donc pu faire une très agréable randonnée entre le Tegernsee et le Schliersee, avec de très beaux points de vue en chemin et le morceau de gâteau obligatoire dans une buvette bavaroise. Bien que Munich ne soit toujours pas une ville où je voudrais vivre, je dois reconnaître que la capitale bavaroise a ses avantages.

Voici quelques photos.

15 novembre 2009

Court, mais un plaisir – Phoenix au Docks

Le groupe en ouverture: annulé (ou j’ai raté, mais je ne pense pas), ce qui était bien dommage. Je m’étais presque autant réjoui de voir Noah and the Whale que Phoenix, l’attraction principale de la soirée. De faite, la soirée fût plutôt de courte durée, mais tout de même un évènement plus que valable.

Phoenix sont une valeur sûre. Avec leur son d’une légèreté aérienne et toujours de bonne humeur, quatre albums leur ont largement suffit pour s’approprier une communauté non-néglieable de fans. Le Docks était donc plein ce soir là. La musique a quelque chose de Air ou encore Daft Punk, mais elle reste bien enracinée dans le rock.

On ne pouvait vraiment se plaindre de rien, appart peut être que Phoenix auraient pu jouer deux ou trois morceaux de plus. Le coverboy et leader de Phoenix Thomas Mars était en pleine forme, il emballe le public par sa très belle voix et sa bonne présence sûr scène. Le groupe joue son set sans raconter de conneries entre-deux, c’est agréable. La soirée commence par «Lisztomania » et se termine aussi bien qu’elle a débuté avec une version très étendue de « 1901 », bain de foule du chanteur inclus ainsi que la moitié de la salle sûr scène pour couronner le tout. Entre-deux, on a eu droit à tout ce qu’il y a de mieux dans le répertoire de Phoenix. Mention particulière pour les deux premiers rappels, des versions acoustiques de «Everything is Everything» et «Playground Love». Tout ça a passé bien trop vite !

Phoenix Setlist Docks, Hamburg, Germany 2009

8 novembre 2009

Après les élections fédérales

Les élections fédérales allemandes datent maintenant d’il y a environ six semaines. Entre temps, on connait le contrat de coalition du gouvernement ainsi que les nouveaux ministres. L’opposition s’est également reformée, dan quelques jours la nouvelle troïka de la SPD (Gabriel, Nahles, Steinmeier) sera également formellement en place. Il est donc plus que temps pour moi pour quelques commentaires.

Programmatiquement, le nouveau gouvernement n’a pas surpris: On continue avec le transfert progressif du financement de l’Etat providence vers les employés, une réduction générale des impôts est prévue sans que l’on sache comment elle va être financée et on revient sur les dates de mise en arrêt des centrales nucléaire encore en marche. Cette dernière mesure sera sans doute vite décidée, car elle ne requiert pas une procédure compliquée. Pour le reste, on verra. Déjà, les Länder rebellent contre les baisses d’impôts potentielles. Malgré sa majorité au Bundesrat, le gouvernement aura donc du mal à faire passer des mesures sans garantir de contreparties aux Länder pour les financer. De plus, si la majorité « noire-jaune » perd les élections en Rhénanie-Du-Nord-Westphalie en Mai, la majorité au Bundesrat est perdue. Et là, ce sera encore plus difficile de faire passer quoi que ce soit.

Côté équipe gouvernementale, pas vraiment de surprise sur l’ensemble de la liste. Essentiellement, tous les ténors des trois parts gouvernementaux y sont, aucun inconnu n’y fait son entrée. Par contre, il y a quelques petites surprises sur les portefeuilles ministeriel. La plus grande est sans doute le transfert de l’ancien ministre de l’intérieur, Wolfgang Schäuble, aux finances. C’est pour moi une bonne surprise. D’une part, il ne peut plus faire son dur à l’intérieur, d’autre part, il est parfait pour les finances. En effet, la carrière politique de Schäuble touche à sa fin. De plus, il ne doit rien à personne. Donc, il défendra bien les finances publiques. Pas de baisses d’impôts qui augmenteront fortement le déficit avec lui. Ouf !

Côté SPD, après le choc de la défaite très cuisante, j’étais d’abord assez mécontent de la nomination très hâtive de Sigmar Gabriel comme nouveau président du parti. Bien que je ne voyais pas trop qui d’autre aurait pu le faire, j’étais très sceptique quand à la capacité de M. Gabriel à prendre le parti en main, réconcilier les factions et diriger la rénovation programmatique de la social-démocratie Allemande (en crise comme partout en Europe). Sigmar Gabriel en est-il vraiment capable ?

Entre temps, je suis déjà moins sceptique. Je suis assez épaté de la façon dont le futur président du parti (il sera élu dans les jours qui viennent) assume son nouveau rôle. Pour le moment, il écoute surtout et prends garde à n’antagoniser personne dans le parti. Pourtant, on ne connaissait pas Sigmar Gabriel très diplomate jusqu’à présent, au contraire. Mais le plus dur reste à faire : Le SPD doit redonner à son électorat traditionnel une raison de lui donner ses voix et pour cela, il faut une rénovation du programme. M. Gabriel n’est pas connu pour être un idéologue.

A mon avis, les éléments suivants sont cruciaux à l’avenir du SPD :

  • La réconciliation interne du parti : Tant que les factions se font la guerre entre elles, aucun débat sérieux ne peut avoir lieux au sein du parti.
  • Un claire positionnement concernant les questions suivantes : Comment se comporter face au parti à la gauche du SPD, la « Linke » ? Quelles conclusions tirer de la crise du capitalisme ? Que cela veut-il dire pour la social-démocratie en 2009 ?
  • Retrouver son électorat, éventuellement en se repositionnant plus à gauche. Tant que le parti ne louchera que vers le centre, son électorat de gauche continuera soit à voter pour die Linke, soit à se réfugier dans l’abstention. Si le SPD veut redevenir le parti fédérateur de toute la gauche allemande, il doit retrouver la confiance de l’électorat populaire. Ensuite seulement, une nouvelle ouverture vers le centre peut être envisagée. Eventuellement, ce rôle peut être rempli par un partenaire dans une coalition.
  • Finalement, il faut un nouveau programme. Le dernier programme fondamental à été adopté en 2007, mais il est déjà périmé. Il faut le développer pour l’adapter à la situation actuelle.

Malheureusement, le système politique allemand ne laisse pas le temps aux partis de se ressourcer. En effet, les cycles électoraux distincts à chacun des Länder ont pour effet qu’il y a tout le temps une élection quelque part. On se trouve donc toujours en campagne. De plus, comme chaque élection à des conséquences sur la composition du Bundesrat (qui est essentiel pour faire passer toutes les lois importantes), les partis ne peuvent pas se permettre de ne pas faire campagne sérieusement. Du résultat des élections en Rhénanie-Du-Nord-Westphalie, ancien fief du SPD actuellement gouverné par la droite, dépend beaucoup. Premièrement, elle peut faire perdre au gouvernement sa majorité au Bundesrat. Deuxièmement, c’est le premier test pour Sigmar Gabriel, qui aurait bien besoin d’une victoire pour le SPD.

5 novembre 2009

Un bon effort, mais pas encore tout à fait à point – White Lies à la Markthalle Hambourg

Joy Division continue à être LA référence pour du rock sombre du début des années 80. Notre décennie actuelle a vue la naissance d’un certain nombre de groupes qui connaissent un certain succès avec une musique qui s’inspire ou tout du moins ressemble fortement à ce que faisaient Joy Division. Bien sûr, les plus connus et les premiers arrivés au devant de la scène sont Interpol. Ils sont d’ailleurs toujours les meilleurs entre les avatars de Joy Division. Entre temps, d’autres ont suivis : The Departure (malheureusement rapidement disparus après un album), les Editiors, et maintenant, les White Lies.

Ces derniers ont réussis à s’imposer outre-manche dès leur premier album To Lose My Life…en prenant la tête du top album début 2009. Entre temps, cela leur permet également de remplir des salles de taille moyenne sur le continent européen. Comme les Editiors ont abandonnés les guitares pour les synthés (je verrai ce que ça donne sûr scène prochainement) sur leur récent troisième album, ils ont transmis le rôle « d’Interpol pour les pauvres » aux White Lies. Cela sont les raisons pour lesquelles le concert hambourgeois de ce groupe a dû être reporté du Uebel & Gefährlich à la Markthalle, vue que ça attire du monde.

La qualité de la musique des White Lies n’atteint pas celle d’Interpol. Il ne faut surtout pas écouter de trop prÈs les paroles. Mais les refrains sont entraînants et la musique crée une ambiance particulière. Cela passe également bien ûr scène. La Markthalle était bien remplie, on laissa un peu attendre le public avant que les quatre (très jeunes) anglais arrivèrent sûr scène et débutèrent leu set par mon morceau préféré : « Farewell to the Playground ». Lors du refrain, un mini pogo-pit de 10 personnes voit le jour, c’est un peu ridicule et pas tout à fait à sa place pour ce genre de musique. Mais bon, au moins, il y a de l’ambiance. La Setlist de la soirée contiendra l’album entier, les deux non-album-tracks « Taxidermy » et « You Still Love Him » (chanson très bête) ainsi qu’en premier rappel une reprise des Talking Heads (« Heaven »). Tout ça est un bon mélange, les meilleurs moments du concert sont clairement les tubes « To Lose My Life » et surtout, en dernier rappel « Death ».

En ensemble, la bonne qualité des morceaux donne donc un très beau concert. Le groupe connaît sa musique et sait bien s’intégrer dans les effets de scène (bons effets lumières, batterie transparente, etc.). Par contre, on se rend compte que le groupe est encore très jeune. Ça et là, il y a u petit accroc. De plus, la voix plutôt pleine, sombre et puissante du chanteur Harry McVeigh ne tient pas toujours parfaitement. Il manque donc encore un peu la routine, mais cela ne devra pas troublé l’effet total positif de la soirée. La tournée pour le second album sera sans doute parfaite. A ce moment là, il faudra certainement booker le Docks..

White Lies Setlist Markthalle, Hamburg, Germany 2009, To Lose My Life Tour