30 avril 2011

Un long voyage – de Hassan à Goa

Jusqu'ici, j'ai eu la chance de pouvoir éviter les long trajet, car les lieux intéressants du Tamil Nadu et du Kérala sont assez proche l'un de l'autre. Malheureusement, cela n'est pas toujours le cas dans le Karnataka, je dois donc pour la première fois parcourir un plus long trajet pour rejoindre Goa. Mon plan initial était de rejoindre Mangalore en bus puis de prendre le train de nuit pour Margao, la plus grande gare de l'État de Goa.
La première partie de ce projet, j'ai pu la réaliser facilement. Un bus express me transporte par des bonne routes de Hassan à Mangalore. Pour la dernière fois, je traverse les Ghats Occidentaux pour rejoindre la côte. Mangalore est une grande ville indienne moderne en pleine expansion. Me baladant dans ses rues, je flâne entre des immeubles modernes, il y a un grand centre commercial au centre ville et les chaînes de magasins et de restaurants internationaux abondent. On aperçoit des femmes en jeans, mais aussi en bourka.
Après avoir longuement fait la queue au guichet des réservations de la gare, je constate que le train que je voulais prendre est complet. J'aurais mieux fait de réserver à l'avance. Je décide donc de prendre le bus et j'opte pour la variante de luxe: le Super Deluxe Volvo Sleeper Bus (tout de même sans l'air conditionné). « Volvo » ne veut pas forcément dire que le bus a été fabriqué par le constructeur suédois, le nom est plutôt un gage de qualité. C'est le meilleur type de bus, confortable et équipé d'une bonne suspension. En effet, lorsque je monte à bord vers 20h30, je constate que ma couchette est bien confortable. Dommage que les routes ne soient pas en très bon état, on est un peu trop secouer pour bien dormir. Tout de même, je peux un peu fermer l'œil et je ne suis pas entièrement lessivé lorsque j'arrive à Panjim, la capitale de Goa, le lendemain matin vers 6 heures.
Malheureusement, j'ai raté l'arrêt de Margao, je dois donc y retourner en prenant un bus régulier. Après une heure de voyage, j'y arrive et je prend u nouveau bus pour Palolem, que j'ai choisi pour mes journées de détente et de plage à Goa. Mon voyage s'y termine après plus de 24 heures de route. Ça fait du bien de se laver les dents et de changer de vêtements. C'est d'ici, ou plutôt de la plage voisine de Patnem, que j'écris ce texte, attablé dans un bar sur la plage, regardant la mer.

28 avril 2011

À la découverte des merveilles de l'architecture des Hoysala

Le trajet en bus de Madikieri à Hassan est assez fatiguat, car l'état des routes est très mauvais,ce sont en partie presque des piste de terre battue.À Hassan, ville moyenne au sud-ouest du Karnataka ou l'on ne croise pas de touristes, il n'y a rien de particulier à voir. J'y passe beaucoup de temps au cybercafé tout neuf et très bon marché se trouvant juste à côté de mon hôtel. Par contre, Hassan est idéale pour rayonner dans la région, où l'on trouve quelques magnifiques temples.
Temple Hoysaleswrara, Halebid
Autour de l'an 1000 régnait dans la région la dynastie des Hoysala, qui laissèrent au monde quelques merveilles de l'architecture sacrale. Hindous, puis jains, puis de nouveau convertis À l'hindouisme, les Hoysala ont construit de nombreux temples. Les temples hindous sont moins gigantesques que ceux que j'ai vu au Tamil Nadu, mais ils impressionnent par des sculptures murales d'une beauté et perfection inégalée. Les temples jains sont moins décorés, mais tout aussi beaux à voir.
Je commence par Halebid, à une heure en bus de Hassan (à nouveau, les routes sont en piteux état. Ça doit être le cauchemar ici pendant la mousson). La petite ville est réputée pour son temple Hoysaleswara. Il s'agit en faite de temples jumeaux, qui sont reliés et eux et forment une unité. Les murs extérieurs et intérieurs sont recouverts de sculptures de tout genre, c'est magnifique. Non loin de là, un peu à l'extérieur de la ville, se trouve un ensemble de trois temples jains, très calme et peu visité, ainsi que le temple Kadareswara. Plus petit et en moins bon état que le temple Hoysaleswara, il vaut tut de même le détour et est agréablement paisible.
Temple Channekeshava, Belur
Je rejoins ensuite en bus Belur, ou se trouve un autre temple hindou des Hoysala, le temple Channekeshava. Celui-ci est au cœur de tout un ensemble de temples, un peu comme le temple à Thanjavur, dans lequel on pénètre par un Gopuram. Il est recouvert de sculptures mettant en scène les déités hindoues, des scènes des grands mythes indiens, la vie à la court des Hoysala et bien d'autres décorations. On ne sais pas où poser son regard. Ça vaut la peine d'agrandir certaines photos de Belur et Halebid pour mieux voir les détails.
Statue de Gomateshwara, Sravanbelagola
Le lendemain, je me rends à Sravanbelagola, un haut lieu du Jainisme. La petite ville était déjà un lieu de pèlerinage il y a plus de 2000 ans. Sur deux collines surplombant la ville, on trouve de nombreux temples et monastères jains, datant pour la plupart de la période entre le 10ème et 15ème siècle. Une statue très impressionnante se trouve au sommet de la plus grande colline, Vindhyagiri Hill, la statue Gomateshwara, un monolithe de 32 pieds, datant du dixième siècle. Elle ne fait pas son age, étant tellement bien conservée. Tous les douze ans, des millions de pèlerins viennent la couvrir d'offrandes. Je préfère pour ma part Chandragiri Hill, plus paisible, ou sont regroupés différents temples de styles différents. On n'accède d'ailleurs aux deux collines uniquement par des escaliers taillés dans la roche, que l'on empreinte pieds nus. Heureusement, le soleil ne tape pas trop fort ce jours là, sinon, je me serait brulé les pieds. J'ai bien sur egalement pris des photos.

27 avril 2011

Un mariage Kodava

De retour à Madikieri, je lave tout d'abord mon seul pantalon et je m'achète une chemise. Je ne veux tout de même pas arriver au mariage habillé comme un clodo. Le lendemain, je me mets en route pour Virajpet, une petite ville à environ une heure de bus de Madikieri, où ont lieu les festivités. Je prend une chambre d'hôtel sur place, la fête durant deux jours. Peu après, j'arrive à la Cauvery Kalyana Mandapam, la salle de mariage de la ville. J'y suis accueilli par des hôtes ravis de me voir et on me sert tout de suite un thé et un snack. Je constate que je n'avais pas à me faire de soucis concernant ma tenue vestimentaire, les hommes étant habillé d'une façon assez détendue. C'est d'ailleurs l'esprit de la soirée, qui est pensée comme un prologue festif à la cérémonie de mariage, qui a lieu le lendemain matin.
La soirée commence par une petite cérémonie pendant laquelle le futur époux honore les plus ancien de sa famille élargie (il sont nombreux) sur la scène de la salle. Ensuite, la même chose est répétée pour la mariée. Après ceci, c'est l'heure d'ouvrir le bar. Les hommes se précipitent sur les bières et autres boissons plus fortes (les femmes ne boivent pas) et vident goulument leurs verres, comme s'il s'agissait d'épuiser les stocks le plus rapidement possible. C'est fait en 45 minutes. Certains seront donc un peu amochés le reste de la soirée. On enchaîne avec le dîner. C'est un buffet avec de nombreuses spécialités régionales, donc essentiellement des plats avec de la viande: poulet, agneau, mais aussi du porc, dont le Kodavas raffolent. Je ne suis pas trop fan, car leur plat traditionnel de porc est très gras. Hommes et femmes dînent dans des salles séparées, cela se passe assez vite et on mange debout. Quand tout le monde est rassasié, on commence à danser. Déjà avant, un groupe jouait de la musique Kodava (pas de tubes de hindipop bollywoodiens ici), il continue pour le reste de la soirée à faire danser l'assistance.
Le lendemain matin, la fête continue vers 10 heures avec des rituels se passant devant la salle. Cela commence par un pouja, un offrande aux dieux, qui est officié par les hommes âgés et respectés de la communauté, vêtus aujourd'hui de leurs habits traditionnels. Pendant se temps, le jeune marié assiste à la cérémonie, abrité par un parasol tenu par son cousin. Ensuite, une grande cruche est remise à la marié, qui vient la recevoir à l'entrée de la salle, par la sœur de l'époux. Une procession se rend alors sur la scène, ou les mariés resteront assis côte à côte sur des tabourets pendant environ trois heures pour se faire bénir par chaque invité, un à un. Il faut donc de la patience et de l'endurance si on se marie au Kodagu, mais comme chacun offre également un billet aux mariés, ils sont dédommagés.
Après un buffet très copieux pour le déjeuner, danse, détente et pour les hommes, alcool pris en cachète dans un recoin de la salle, commence le rituel le plus important de la journée. La mariée se positionne à l'extérieur de la salle, à une vingtaine de mètres de l'entrée. Elle tient une petite cruche d'eau sur sa tête qu'elle doit emmener dans la salle. L'ennui, c'est que les hommes de la famille de l'époux l'empêchent d'avancer, tout en dansant. Pendant que les invités (surtout les jeunes hommes) continuent à danser, la pauvre femme ne peut avancer qu'à très petits pas vers l'entrée de la salle. Elle doit tenir le coup pendant trois heures, assistée et soutenue tout de même par les femmes des deux familles, avant que l'on estime qu'elle a assez souffert et que l'on la laisse avancer et atteindre la scène. Ce rituel doit symboliquement prouver que l'épouse est capable de souffrir et est un vrai renfort pour sa nouvelle famille.
Enfin, après une nouvelle cérémonie pour les dieux, est coupé le gâteau de mariage et un morceau est distribué à chaque invité encore présent. On enchaîne tout de suite avec le dîner, qui conclut la fête. Je rentre à mon hôtel épuisé par ces longues festivités qui valaient vraiment la peine d'être vues et étaient une expérience unique que je ne revivrai sans doute plus jamais. Comme mes services de photographe étaient très demandés, j'ai fait de nombreuses photos.
Et voici commen on danse a un mariage Kodava:

24 avril 2011

En balade dans le Kodagu

Madikieri
Sans doute pour la dernière fois lors de mon voyage, je me rend dans les Ghats Occidentaux. Cette fois, j'y accède par l'est pour faire étape dans la petite ville de Madikieri, le chef-lieu du district du Kodagu (en anglais Coorg). Le Kodagu est une région assez distincte au sud-ouest du Karnataka, qui était jusqu'au redécoupage des États de l'Inde du sud d'après des critères linguistiques un petit État à part entière. Le district est très rural et surtout marqué par la culture du café. Les propriétaires des terres font en général partie de l'ethnie des Kodavas, qui se voient comme les habitants historiques de la région (à ne pas confondre avec les indigènes). Les Kodavas (ou Coorgis) constituent environ un tiers de la population du district et y seraient arrivé il y a bien longtemps du moyen orient. Ce n'est pas très clair d'où exactement, on parle du Kurdistan, de la Perse ou encore de l'Oman. Les Kodavas ont conservé une culture distincte: il parlent leur propre langue et on une propre religion qui vénère la déesse Cauvery, la rivière qui traverse la région. Ce n'est pas clair si c'est une religion distincte ou une variante de l'hindouisme.
En tant que touriste, on vient ici pour faire de la randonnée. Je prends donc un guide pour faire un trekking de deux jours. Shafee m'emmène sur les flancs des montagnes, à travers les rizières, les plantations de café, les hameaux isolés et les forêts. Entre-deux, on aperçoit les montagnes environnantes. La randonnée n'est pas forcément spectaculaire, mais très agréable. La deuxième journée, nous atteignons une belle cascade ou on peut se baigner, ce que je ne me laisse pas dire deux fois. Comme il a beaucoup plu pendant la nuit, les sangsues grouillent au sol de la forêt. Heureusement, je ne suis pas mordu.
Quelquepart dans le Kodagu
Ce qui rend l'excursion vraiment intéressante, c'est la nuitée dans la plantation de café. En effet, nous logeons dans une propriété au milieu d'une plantation, chez une famille nombreuse de trois générations. Le bungalow abrite un nombre étonnant de chambres et offre bien plus d'espace que je ne l'aurais pensé à première vue. Comme il y a beaucoup de va et vient, j'ai du mal à estimer qui habite vraiment là et qui fait partie de quelle famille. La maison a l'électricité, mais pas l'eau courante. Grâce à un feu de bois à l'extérieur, il y a quand même l'eau chaude dans la salle de bains. Les deux cuisines sont le royaume des femmes, qui y préparent leurs currys sur du gaz et un feu de bois. Il y a aussi un four tandoori. Les hommes sont entre-deux très occupés, mais passent aussi beaucoup de temps assis dans les fauteuils à bavarder et téléphoner sur leurs portables. Une panne de courant qui commence en soirée et dure jusqu'au lendemain matin rend l'ambiance particulière en cette nuit de pleine lune.
Je devient autre autre témoin d'une anecdote amusante à mes yeux d'européen. Je suis emmené en voiture faire un petit tour dans le village. Au retour, la voiture sert de taxi. La petite Maruthi Suzuki (taille d'une Renault Clio) embarque huit personne pour remonter vers la plantation. Ce n'est donc pas étonnant que le moteur surchauffe en route, on doit s'arrêter. Tout de suite, deux types s'amènent et s'affairent. Après quelques manips avec un tourne-vis et quelques câbles, la voiture est remise en marche. Tout le monde remonte à bord, on ne doit doc pas marcher pour rentrer.
Comme le veut le hasard, le lendemain de mon séjour à la plantation devait se marrier le plus jeune fils de la maison. Cela explique en partie le monde qui s'y affairait. Comme chez les Kodavas, le mariage est une grande affaire, je suis invité à venir participer à la fête, qui doit durer deux jours. Après quelques hésitations j'accepte l'invitation. Le mariage mérite un nouveau post, qui suivra les jours qui viennent.

20 avril 2011

Mysore, la royale

Avec le bus superfast de la Kerala State Road Transportation Corporation, le voyage de Kalpetta à Mysore est en effet assez rapide. Les 120 kilomètres qui séparent les deux villes sont parcourus en environ trois heures, une moyenne que je n'avais jamais atteinte d'ici-là. En route, nous traversons les réserves des Mathanga au Wayanad ainsi que Bandipur dans le Karnataka. Mon regard traverse les belles forêts, car j'espère apercevoir des animaux, mais rien...
Un peu comme l'empire Allemand, l'Inde était jadis divisé en plusieurs centaines de plus ou moins petites principautés. C'était même le cas sous le règne des britanniques, qui laissaient volontiers en place les rajas, maharajas et autres nawabs, ce qui leur faisait faire des économies en coûts d'administration et d'occupation. Jusqu'à son accession à l'Union Indienne lors de l'indépendance du pays un 1947, Mysore était un État princier assez important, qui couvrait environ un tiers du territoire du Karnataka actuel. N'ayant pas de pouvoir réel, les maharajas vivaient dans le luxe et se défoulaient entre autre avec la construction de nombreux bâtiments représentatifs dans la capitale de leur principauté. Le plus connu est bien sûr le palace de Mysore, qui n'a rien à envier aux grands châteaux européens.
Il y a donc ici beaucoup à voir, et les bâtiments sont dans l'ensemble en assez bon état. Ils sont en effet assez récents, datant du 19ème et début du 20ème siècle. Comme je trouve la ville très agréable et y passe quelques jours, j'ai le temps de découvrir la plus grande partie de ses attraits. Mis à part le palace et la montagne de pèlerinage Chamundi Hill, je me rend entre autre au zoo, très bien tenu, et au parc naturel de Karanji Lake. Ici nichent de nombreux oiseaux aquatiques, dont le painted storck et des pélicans. Je ne vais pas décrire ici tout ce que j'ai vu, mais je pense que c'est bien documenté en photos. Mysore étant également très réputé pour ses huiles essentielles, en particulier l'huile de santal, qu'on ne trouve qu'ici, je me laisse volontiers entraîner dans les magasins, dont je ressorts couvert d'odeurs différentes et avec quelques huiles, ayant toutes, bien sûr, un usage thérapeutique. En particulier, l'usage anti-moustique de l'huile de nénuphar m'intéresse.
Gumbaz
Je fais aussi une petite excursion dans la petite ville voisine de Srirangapatna, ancienne capitale de Hyder Ali et son fils Tipu Sultan. Hyder Ali avait arraché le pouvoir sur Mysore au milieu du 18ème siècle à la dynastie moribonde des Wodeyars. Grâce à la réorganisation de l'administration et des succès sur les champs de bataille, Hyder Ali et son fils et successeur Tipu Sultan établirent Mysore comme une puissance importante en Inde du sud. Les britanniques vainquirent Tipu Sultan à Srirangapatna en 1799, détruisirent la ville et rétablirent les Wodeyars au pouvoir, qui le gardèrent jusqu'à l'indépendance. C'est ainsi que la East India Company est devenue la puissance dominante de l'Inde du sud. Malgré la destruction, Srirangapatna est toujours belle à voir. Les ruinent des remparts entourent toute la ville et des monuments tels la mosquée de Tipu Sultan et le temple Ranganathaswami sont intacts. Devant le portes de la ville, le palais d'été Daria Daulath Bagh et l'imposant mausolée Gumbaz ou reposent Hyder Ali, Tipu Sultan et de nombreux membres de leur familles, valent le détour. Comme ce sont les vacances d'été en Indie du sud (l'été dure ici de mars à juin, puis c'est la mousson) et qu'en plus c'est samedi, de nombreuses familles indiennes font du tourisme. Cela occupe les vendeurs ambulants et autres rabatteurs, qui me laissent ainsi tranquille. Je dois juste occasionnellement répondre à l'obligatoire question « Which country ? » et secouer quelques mains.

17 avril 2011

Wayanad

Après une étape d'une nuit de nature purement pratique à Calicut, je rejoins Kalpetta, chef-lieu du district de Wayanad. Kalpetta est constitué principalement de sa rue principale, qui est bordé par un nombre étonnant de commerces pour une ville de cette taille. Ça doit être le centre commercial principal pour toute la région.
Wayanad est un haut plateau dans les Ghats Occidentaux, ou se rencontrent les trois États du Kérala, du Tamil Nadu et du Karnataka et idéalement situé sur la route menant à Mysore. Le plateau est un oasis de verdure, avec de belles forêts, quelques rizières, des plantations d'épices et de café. Il est entouré de quelques sommets sur les pentes desquels est bien sûr cultivé du thé. Wayanad abrite également une réserve naturelle, qui fait partie de la biosphère des Nilgiris, englobant des réserves dans les trois États nommés précédemment. Le tourisme dans la région commence seulement à se développer et les sites ayant un intérêt touristiques sont assez éparpillés. C'est donc assez difficile de les rejoindre, surtout quand on ne sait pas lire les inscriptions en Malayalam sur les bus. Par contre, on ne rencontre que très peu de touristes.
En faisant une petite balade dans les alentours de Kalpetta, je suis adressé par un habitant, qui ne semble pas très content que je me promène là et se demande ce que je peux bien vouloir dans sa rue. Mais très vite, ses craintes sont éloignées et il m'invite à boire un café dans sa belle maison. Il s'avère que le café est cultivé dans sa plantation, qui se trouve juste derrière. Je fais vite la connaissance de toute la famille élargie et on discute pas mal de temps. Bien sûr, on parle des sujets habituels: ce que je fais en Allemagne, si je suis marié, foot et cricket. Oui, je sais maintenant parler cricket. 
Chembra Peak
Le lendemain, je pars faire une randonnée sur le Chembra Peak, le plus haut sommet de la région. On n'a pas le droit de faire la randonnée sans guide, je suis donc accompagné par Mohandas. J'aurais trouvé mon chemin tout seul et ce n'était pas bien dangereux, mais le Forest Department veut sans doute également profiter des revenus du tourisme. Si les fonds vont à la protection de l'environnement, je suis d'accord. Nous ne grimpons pas jusqu'au sommet, mais vers un petit lac en contre-bas, les montées sont rudes mais à l'arrivée, la vue sur le paysage environnant est très belle. Je suis de retour à Kalpetta juste avant l'orage de la soirée, qui cause plusieurs pannes de courant. Je suis étonné par le nombre de magasin ayant tour de même du courant grâce à un générateur. 
Edakka Caves
Ma seconde journée complète dans le Wayanad, je fais une excursion dans le lieux voisin de Sultanbathery, espérant pouvoir de là accéder à la réserve naturelle et à quelques autres sites intéressants. Je visite bien un temple jan, les sculptures millénaires des grottes d'Edakkal (et la vue) ainsi que le Wayanad Heritage Museum. Par contre, en arrivant à la réserve naturelle, j'apprends qu'elle est fermée se jours là Dommage. Je ne regrette quand m麥me pas d'黎tre venu dans le Wayanad, c'était un séjour plaisant dans la verdure et une belle conclusion de mon périple au Kérala, que je quitte le lendemain avec un pincement au cœur vers le Karnataka. 

12 avril 2011

Ville historique au bord de l'eau – Kochi

J'ai l'impression de devenir un rien peu crédible, à force de n'écrire que des récits si enthousiastes, mais les lieux que je visite au Kérala sont tous tellement beaux et agréable que c'est la force des choses. Les habitants du Kérala (qui veut d'ailleurs dire en Malayalam « pays des cocotiers ») sont fiers de la beauté de leur État avec raison.
Je quitte la tranquillité et la fraîcheur relative de la montagne à Munnar pour retrouver la côte à Kochi. La ville est plus connue chez nous sous son nom européen, Cochin. Kochi, le nom indien, qualifie en faîte l'agglomération de plus d'un million et demi d'habitants, la plus peuplée du Kérala. Elle s'étend autour d'une baie, sur des îles et des péninsules et est l'un des ports les plus importants de l'Inde. En tant que touriste, on se dirige directement vers le quartier historique de Fort Cochin, situé à l'extrémité d'une péninsule faisant face au continent. Étant assez excentré, la vielle ville au passé colonial est très bien préservée et agréablement tranquille, surtout maintenant, en basse saison. Les innombrables hôtels, pensions, restaurants et rickshaws témoignent du nombre très important de touristes qui doivent la visiter quand la saison touristique bat son plein, en décembre et janvier.
En ce moment, par contre, on trouve de bons hébergement à très on prix. Je loge dans le quartier catholique Fort Nagar, à proximité de la cathédrale et suis témoin d'une procession près-pasquale faisant le chemin de croix en 14 stations entre les habitations du voisinage. Qui plus est, les chauffeurs de rickshaws rivalisent pour attirer la clientèle entre les quelques touristes présent. C'est ainsi que l'on peut se payer une demi-journée de visite guidée à très bas prix si on est prêt à visiter quelques emporiums, ces magasins de souvenir offrant artisanat local, textiles et autres tapis que l'on trouve dans toutes les villes touristique indiennes. En effet, les chauffeurs de rickshaws touchent une provision pour chaque touriste qu'ils y amènent. À Fort Cochin, cela se passe par le billet d'un système de bonus. Ainsi, grâce à moi, mon chauffeur du jour obtiendra un nouvel uniforme ainsi que le remboursement de ses frais d'essence pour la journée. Je n'ai d'ailleurs pas regretté, car mon chauffeur s'est avéré un très bon et sympathique guide, qui m'a amené à pas mal de lieux que mon Lonely Planet ne mentionnait pas. Ainsi, à part la synagogue, très belle avec un carrelage en porcelaine chinois, un tabernacle en or et des lustres de verre belge et le palais construit par les néerlandais pour le raja, je visites des comptoirs d'épices et ayurvédiques, un palais jaïn et le lavoir. C'est sans doute ici qu'aura été lavé mon linge deux jours plus tard. Le tout est également repassé, même mes caleçons, quel dommage de les bourrer ensuite dans mon sac à dos.
Le lendemain, je prend le ferry pour Ernakulam, le centre ville moderne et agité sur le continent. Avec sa promenade au bord de l'eau propre et moderne ainsi que ses immeubles haut de gamme avec vue sur le port, la ville paraît à première vue presque occidentale. Par contre, derrière cette façade, on retrouve l'agitation et le brouhaha caractéristique des quartiers commerçants des grandes villes indiennes. Le soir, je m'offre une représentation de kathakali. Cette forme de théatre traditionnelle kéralaise était à l'origine représentée lors des fêtes religieuses dans les temples. Elle a pour thème, comment pourrait-ce en être autrement, les histoires du mahabharata, ce récit épique national du sous-continent mettant en scène héros et déités hindoues. Le kathakali vit essentiellement du maquillage très élaboré des acteurs ainsi que de leurs mimiques impressionnantes. On ne se parle pas sur scène, les caractères communiquent par un langage de signes particulier. À l'origine, une représentation dure 6 à 8 heures, mais aujourd'hui, il y a des représentations plus courtes pour les touristes. Celle que je vais voir inclut de bonnes explications pour comprendre ce qui va se passer sur scène. Je ne peux que recommander d'aller voir une représentation si on passe dans la région.
Je termine mon séjour à Kochi par une journée de détente à Cherai Beach, non loin de là sur Vypeen Island. La plage n'a rien de particulier, mais on peut bien se baigner dans les eaux tranquilles et chaudes, presque trop chaudes. En fin d'après midi, sur la rive de Vypeen Island faisant face à Fort Cochin, je savoure la vue sur les fameux filets de pêche chinois qui donnent un charme particulier au vieux port de pêche. D'ici, on peu également très bien observer les dauphins qui sont nombreux dans les eaux du port. Ça fait beaucoup de bien d'être ici, j'ai donc fait beaucoup de photos.
Mon passage au Kérala coïncide d'ailleurs avec les élections qui ont lieu pour renouveler le parlement de l'État. On ne peu pas faire autrement que de remarquer la campagne électorale qui est passionnante. L'enjeu des élections est la reconduction du gouvernement de gauche de l'alliance LDF (Left Democratic Front, dont la principale composante est le parti communiste indien (marxiste) CPI(M)). L'alternative serait l'alliance UDF (United Democratic Front), menée par le parti du congrès. Les Kéralais sont fier d'être le premier état au monde à avoir eu un gouvernement communiste élu démocratiquement en 1957. Depuis, les communistes et le congrès alternent au gouvernement de l'État. Les thèmes principaux de la campagne sont l'augmentation des prix pour les denrées alimentaires et l'essence ainsi que la corruption. En effet, ces derniers mois, plusieurs gros scandales de corruptions ont agité la vie politique indienne au niveau national. La campagne a lieu à un niveau très local, avec de petits meetings ayants lieu sur les places de villages et quartiers ou au bord des routes, ainsi que des véhicules munis d'enceintes propageant le message des partis et de la musique assourdissante. En l'absence de sondages, impossible de prédire l'issue du scrutin, nous en saurons plus la semaine prochaine.

7 avril 2011

Des paysages de rêve dans la montagne – Munnar

Rien que le voyage de Kumily à Munnar vaut la peine: le bus traverse des paysages de montagne de carte postale et des plantations de thé. Le bus est même plutôt confortable, les 4 heures et demie de voyage passent donc vite, on peut laisser dériver ses pensées.
Munnar est le centre de la culture, de la production et du négoce du thé en Inde du sud. La petite ville est située à environ 1500 mètres d'altitude au milieu des Ghats Occidendaux. La ville en soit n'a pas d'attraits touristiques, son centre est agité et bruyant. Par contre, sa situation est exceptionnelle et en fait une halte de choix pour explorer les magnifiques paysages des alentours.
Pour ce faire, je tente une nouvelle fois un circuit organisé par l'office du tourisme local. Le « Tea Valley Tour » nous mêne à un rythme assez rapide vers les attraits du coin, juste le temps de descendre du minibus, regarder le paysage, prendre quelques photos et on continue. Au moins, ça permet de circuler facilement autour de Munnar. Voici ce que j'ai vu: Tout d'abord, « photo point », qui offre un beau point de vue sur les plantations de thé. Suivent le barrage de Mattupetty, « Echo Point », le barrage de Kundala puis « Top Station » à la frontière avec le Tamil Nadu, où on a une vue phénoménale sur les montagnes alentours ainsi que les plantations de thé. Après la visite d'un jardin botanique et le déjeuner (un bon thali d'Inde du nord, ça change de celui d'Inde du sud), la dernière étape est le parc national d'Eravikulam. Ici vit la moitié de la population mondiale du Nilgiri Thar, une chèvre de montagne menacé d'extinction. L'animal n'est pas farouche, nous en apercevons donc quelques exemplaires malgré la foule qui se promène dans la très petite partie visitable du parc. J'aurais eu bien envie de pouvoir explorer plus ce park au pied de l'Anamudi (« Dos d' Eléphant »), le plus haut sommet d'Inde du sud, mais ce n'est pas possible. Au final, le circuit en valait la peine. Pour une fois, les participants étaient tous des touristes indien, une occasion bienvenue de discuter avec des gens du pays.
Le lendemain, j'ose me lancer seul dans l'exploration des plantations de thé des environs de Munnar. Cela se fait assez facilement, car de nombreux chemins sillonnent les plantations. Ainsi, ce qui était prévu comme une petite balade se transforme en une randonnée de cinq heures qui me mène sur l'un des sommets entourant Munnar. Les paysages que j'ai la chance de voir en route font partie des plus beaux que j'ai pu voir jusqu'ici, pas seulement en Inde. La verdure des plants de thé est très intense, comparable au vert que l'on voit dans les Pyrénées. Le tout est encadré par de magnifiques montagnes. S'ajoute à tout cela une perfection esthétique due à la façon dont sont taillés le arbustes de thé. Je ne connaîs cela, en plus petit, que dans des jardins japonais. Mais photos donnent une impression du paysage, sans pour autant reproduire toute sa beauté. De plus, ça fait du bien de se balader seul dans la nature, c'est quand même autre chose que d'être obligé de se joindre à un groupe.
À Munnar, je vis quelques premières sur ce voyage. Pour la première fois, il pleut. C'est plutôt atypique pour la saison, mais après la chaleur extrême pour la saison qui a régné en Mars dans tout le sud de l'Inde et le manque d'eau qui en résulte, la pluie est la bienvenue. Comme il s'agit d'orages qui ne durent pas très longtemps et que le reste du temps, le soleil brille, ça ne me dérange pas. De plus, vue l'altitude, il fait également relativement frais à Munnar. La nuit, je dors en pyjama avec une couverture, alors que jusqu'ici, je ne me couvrait qu'avec un drap, et cela surtout comme protection contre les moustiques. J'ai également porté pour la première fois lors du voyage mon sweatshirt. Mais la fraicheur est relative. Au soleil, il fait toujours bien chaud, et même la nuit, la température ne doit pas descendre en dessous de 15° C. C'est donc comme dans une nuit d'été chez nous. La veste polaire, en tout cas, reste au fond de mon sac à dos.

5 avril 2011

Periyar Tiger Reserve

Après les fabuleuses plages de Varkala et les uniques et inoubliables Backwaters, je pars maintenant à la découverte d'une autre facette du Kérala, les Ghats Occidentaux. Cette chaîne de montagne délimite à l'ouest le plateau du Deccan. Elle s'étire de la pointe sud du sous-continent jusqu'au Gujarat, au nord de Bombay. Je risque donc d'y faire plusieurs passages lors de mon voyage. Au Kérala, on y trouve des forêts à feuillage permanent, des jardins d'épices et des plantations de thé, ainsi que plusieurs réserves naturelles.
C'est dans une telle réserve que m'a mené mon périple. La réserve naturelle de Periyar, un territoire de 777 kilomètres carrés autour du lac artificiel crée par les britanniques, doit son existence à l'un des maharadjas de Travancore. Celui-ci, craignant que la culture du thé menace ses domaines de chasse, décida de protéger ici la nature et créa ainsi au 19ème siècle l'une des premières réserves naturelles de l'Inde. Étant asses accessible, la réserve de Periyar est très populaire auprès des touristes indiens et étrangers. Tous les jours, des bus entiers viennent ici pour faire un tour en bateau sur le lac, espérant apercevoir l'un au l'autre animal sauvage.
A part le tour en bateau, les possibilité d'explorer la réserve sont assez limitées. On ne peut pas y faire de balades seul, je dois donc me joindre à un tour organisé. Je fais le « bamboo rafting », qui promet une belle randonnée ainsi qu'un tour de plusieurs heures sur un bras mort reculé du lac sur un radeau de bambou. Notre groupe de six est accompagné par quatre guides, dont un avec un fusil. La randonnée est en faite un balade de 45 minutes vers le point de départ du tour en radeau. Ici, on prend d'abord un petit déjeuner. Après une heure et demie sur le radeau en plein soleil, c'est à nouveau l'heure de faire une longue pause, cette fois pour le déjeuner. Le tout nous est préparé par nos guides, qui s'occupent également de faire avancer le radeau. Nous, on ne fait rien. Après le déjeuner, retour en radeau puis à pied vers la case départ.
Bien sur, le but de la randonnée, qui offre quelques beaux paysages, est de voir des animaux. On ne voit pas grand chose, ce qui n'est pas étonnant en pleine journée. Quelques sangliers, qui ne sont pas très farouches ici, des buffles (de loin), des singes dans les arbres ainsi que pas mal d'oiseau, dont le hornbill, très bruyant. Vers la fin de la radonnée, nous voyons une maman éléphant avec son petit, ce qui fait de la journée un succès. Que c'est beau de voir cela dans la nature!
De Kumily, au bord de la réserve, ou je loge dans un beau homestay, je fais le lendemain une petite sortie vers une usine de thé dans les environs. La Connemara Tea Estate. Je suis maintenant au courant des secrets de la production du thé. Ensuite, j'ai droit à une visite guidée dans un jardin d'épice. C'est intéressant de voir comment poussent des épices comme le poivre, la cardamone, la noix de muscat ou encore la cannelle. Je vois aussi divers fruits et du café, cultivé également dans la région.