24 avril 2011

En balade dans le Kodagu

Madikieri
Sans doute pour la dernière fois lors de mon voyage, je me rend dans les Ghats Occidentaux. Cette fois, j'y accède par l'est pour faire étape dans la petite ville de Madikieri, le chef-lieu du district du Kodagu (en anglais Coorg). Le Kodagu est une région assez distincte au sud-ouest du Karnataka, qui était jusqu'au redécoupage des États de l'Inde du sud d'après des critères linguistiques un petit État à part entière. Le district est très rural et surtout marqué par la culture du café. Les propriétaires des terres font en général partie de l'ethnie des Kodavas, qui se voient comme les habitants historiques de la région (à ne pas confondre avec les indigènes). Les Kodavas (ou Coorgis) constituent environ un tiers de la population du district et y seraient arrivé il y a bien longtemps du moyen orient. Ce n'est pas très clair d'où exactement, on parle du Kurdistan, de la Perse ou encore de l'Oman. Les Kodavas ont conservé une culture distincte: il parlent leur propre langue et on une propre religion qui vénère la déesse Cauvery, la rivière qui traverse la région. Ce n'est pas clair si c'est une religion distincte ou une variante de l'hindouisme.
En tant que touriste, on vient ici pour faire de la randonnée. Je prends donc un guide pour faire un trekking de deux jours. Shafee m'emmène sur les flancs des montagnes, à travers les rizières, les plantations de café, les hameaux isolés et les forêts. Entre-deux, on aperçoit les montagnes environnantes. La randonnée n'est pas forcément spectaculaire, mais très agréable. La deuxième journée, nous atteignons une belle cascade ou on peut se baigner, ce que je ne me laisse pas dire deux fois. Comme il a beaucoup plu pendant la nuit, les sangsues grouillent au sol de la forêt. Heureusement, je ne suis pas mordu.
Quelquepart dans le Kodagu
Ce qui rend l'excursion vraiment intéressante, c'est la nuitée dans la plantation de café. En effet, nous logeons dans une propriété au milieu d'une plantation, chez une famille nombreuse de trois générations. Le bungalow abrite un nombre étonnant de chambres et offre bien plus d'espace que je ne l'aurais pensé à première vue. Comme il y a beaucoup de va et vient, j'ai du mal à estimer qui habite vraiment là et qui fait partie de quelle famille. La maison a l'électricité, mais pas l'eau courante. Grâce à un feu de bois à l'extérieur, il y a quand même l'eau chaude dans la salle de bains. Les deux cuisines sont le royaume des femmes, qui y préparent leurs currys sur du gaz et un feu de bois. Il y a aussi un four tandoori. Les hommes sont entre-deux très occupés, mais passent aussi beaucoup de temps assis dans les fauteuils à bavarder et téléphoner sur leurs portables. Une panne de courant qui commence en soirée et dure jusqu'au lendemain matin rend l'ambiance particulière en cette nuit de pleine lune.
Je devient autre autre témoin d'une anecdote amusante à mes yeux d'européen. Je suis emmené en voiture faire un petit tour dans le village. Au retour, la voiture sert de taxi. La petite Maruthi Suzuki (taille d'une Renault Clio) embarque huit personne pour remonter vers la plantation. Ce n'est donc pas étonnant que le moteur surchauffe en route, on doit s'arrêter. Tout de suite, deux types s'amènent et s'affairent. Après quelques manips avec un tourne-vis et quelques câbles, la voiture est remise en marche. Tout le monde remonte à bord, on ne doit doc pas marcher pour rentrer.
Comme le veut le hasard, le lendemain de mon séjour à la plantation devait se marrier le plus jeune fils de la maison. Cela explique en partie le monde qui s'y affairait. Comme chez les Kodavas, le mariage est une grande affaire, je suis invité à venir participer à la fête, qui doit durer deux jours. Après quelques hésitations j'accepte l'invitation. Le mariage mérite un nouveau post, qui suivra les jours qui viennent.

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