Rien que le voyage de Kumily à Munnar vaut la peine: le bus traverse des paysages de montagne de carte postale et des plantations de thé. Le bus est même plutôt confortable, les 4 heures et demie de voyage passent donc vite, on peut laisser dériver ses pensées.
Munnar est le centre de la culture, de la production et du négoce du thé en Inde du sud. La petite ville est située à environ 1500 mètres d'altitude au milieu des Ghats Occidendaux. La ville en soit n'a pas d'attraits touristiques, son centre est agité et bruyant. Par contre, sa situation est exceptionnelle et en fait une halte de choix pour explorer les magnifiques paysages des alentours.
Pour ce faire, je tente une nouvelle fois un circuit organisé par l'office du tourisme local. Le « Tea Valley Tour » nous mêne à un rythme assez rapide vers les attraits du coin, juste le temps de descendre du minibus, regarder le paysage, prendre quelques photos et on continue. Au moins, ça permet de circuler facilement autour de Munnar. Voici ce que j'ai vu: Tout d'abord, « photo point », qui offre un beau point de vue sur les plantations de thé. Suivent le barrage de Mattupetty, « Echo Point », le barrage de Kundala puis « Top Station » à la frontière avec le Tamil Nadu, où on a une vue phénoménale sur les montagnes alentours ainsi que les plantations de thé. Après la visite d'un jardin botanique et le déjeuner (un bon thali d'Inde du nord, ça change de celui d'Inde du sud), la dernière étape est le parc national d'Eravikulam. Ici vit la moitié de la population mondiale du Nilgiri Thar, une chèvre de montagne menacé d'extinction. L'animal n'est pas farouche, nous en apercevons donc quelques exemplaires malgré la foule qui se promène dans la très petite partie visitable du parc. J'aurais eu bien envie de pouvoir explorer plus ce park au pied de l'Anamudi (« Dos d' Eléphant »), le plus haut sommet d'Inde du sud, mais ce n'est pas possible. Au final, le circuit en valait la peine. Pour une fois, les participants étaient tous des touristes indien, une occasion bienvenue de discuter avec des gens du pays.
Le lendemain, j'ose me lancer seul dans l'exploration des plantations de thé des environs de Munnar. Cela se fait assez facilement, car de nombreux chemins sillonnent les plantations. Ainsi, ce qui était prévu comme une petite balade se transforme en une randonnée de cinq heures qui me mène sur l'un des sommets entourant Munnar. Les paysages que j'ai la chance de voir en route font partie des plus beaux que j'ai pu voir jusqu'ici, pas seulement en Inde. La verdure des plants de thé est très intense, comparable au vert que l'on voit dans les Pyrénées. Le tout est encadré par de magnifiques montagnes. S'ajoute à tout cela une perfection esthétique due à la façon dont sont taillés le arbustes de thé. Je ne connaîs cela, en plus petit, que dans des jardins japonais. Mais photos donnent une impression du paysage, sans pour autant reproduire toute sa beauté. De plus, ça fait du bien de se balader seul dans la nature, c'est quand même autre chose que d'être obligé de se joindre à un groupe.
À Munnar, je vis quelques premières sur ce voyage. Pour la première fois, il pleut. C'est plutôt atypique pour la saison, mais après la chaleur extrême pour la saison qui a régné en Mars dans tout le sud de l'Inde et le manque d'eau qui en résulte, la pluie est la bienvenue. Comme il s'agit d'orages qui ne durent pas très longtemps et que le reste du temps, le soleil brille, ça ne me dérange pas. De plus, vue l'altitude, il fait également relativement frais à Munnar. La nuit, je dors en pyjama avec une couverture, alors que jusqu'ici, je ne me couvrait qu'avec un drap, et cela surtout comme protection contre les moustiques. J'ai également porté pour la première fois lors du voyage mon sweatshirt. Mais la fraicheur est relative. Au soleil, il fait toujours bien chaud, et même la nuit, la température ne doit pas descendre en dessous de 15° C. C'est donc comme dans une nuit d'été chez nous. La veste polaire, en tout cas, reste au fond de mon sac à dos.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire