20 avril 2011

Mysore, la royale

Avec le bus superfast de la Kerala State Road Transportation Corporation, le voyage de Kalpetta à Mysore est en effet assez rapide. Les 120 kilomètres qui séparent les deux villes sont parcourus en environ trois heures, une moyenne que je n'avais jamais atteinte d'ici-là. En route, nous traversons les réserves des Mathanga au Wayanad ainsi que Bandipur dans le Karnataka. Mon regard traverse les belles forêts, car j'espère apercevoir des animaux, mais rien...
Un peu comme l'empire Allemand, l'Inde était jadis divisé en plusieurs centaines de plus ou moins petites principautés. C'était même le cas sous le règne des britanniques, qui laissaient volontiers en place les rajas, maharajas et autres nawabs, ce qui leur faisait faire des économies en coûts d'administration et d'occupation. Jusqu'à son accession à l'Union Indienne lors de l'indépendance du pays un 1947, Mysore était un État princier assez important, qui couvrait environ un tiers du territoire du Karnataka actuel. N'ayant pas de pouvoir réel, les maharajas vivaient dans le luxe et se défoulaient entre autre avec la construction de nombreux bâtiments représentatifs dans la capitale de leur principauté. Le plus connu est bien sûr le palace de Mysore, qui n'a rien à envier aux grands châteaux européens.
Il y a donc ici beaucoup à voir, et les bâtiments sont dans l'ensemble en assez bon état. Ils sont en effet assez récents, datant du 19ème et début du 20ème siècle. Comme je trouve la ville très agréable et y passe quelques jours, j'ai le temps de découvrir la plus grande partie de ses attraits. Mis à part le palace et la montagne de pèlerinage Chamundi Hill, je me rend entre autre au zoo, très bien tenu, et au parc naturel de Karanji Lake. Ici nichent de nombreux oiseaux aquatiques, dont le painted storck et des pélicans. Je ne vais pas décrire ici tout ce que j'ai vu, mais je pense que c'est bien documenté en photos. Mysore étant également très réputé pour ses huiles essentielles, en particulier l'huile de santal, qu'on ne trouve qu'ici, je me laisse volontiers entraîner dans les magasins, dont je ressorts couvert d'odeurs différentes et avec quelques huiles, ayant toutes, bien sûr, un usage thérapeutique. En particulier, l'usage anti-moustique de l'huile de nénuphar m'intéresse.
Gumbaz
Je fais aussi une petite excursion dans la petite ville voisine de Srirangapatna, ancienne capitale de Hyder Ali et son fils Tipu Sultan. Hyder Ali avait arraché le pouvoir sur Mysore au milieu du 18ème siècle à la dynastie moribonde des Wodeyars. Grâce à la réorganisation de l'administration et des succès sur les champs de bataille, Hyder Ali et son fils et successeur Tipu Sultan établirent Mysore comme une puissance importante en Inde du sud. Les britanniques vainquirent Tipu Sultan à Srirangapatna en 1799, détruisirent la ville et rétablirent les Wodeyars au pouvoir, qui le gardèrent jusqu'à l'indépendance. C'est ainsi que la East India Company est devenue la puissance dominante de l'Inde du sud. Malgré la destruction, Srirangapatna est toujours belle à voir. Les ruinent des remparts entourent toute la ville et des monuments tels la mosquée de Tipu Sultan et le temple Ranganathaswami sont intacts. Devant le portes de la ville, le palais d'été Daria Daulath Bagh et l'imposant mausolée Gumbaz ou reposent Hyder Ali, Tipu Sultan et de nombreux membres de leur familles, valent le détour. Comme ce sont les vacances d'été en Indie du sud (l'été dure ici de mars à juin, puis c'est la mousson) et qu'en plus c'est samedi, de nombreuses familles indiennes font du tourisme. Cela occupe les vendeurs ambulants et autres rabatteurs, qui me laissent ainsi tranquille. Je dois juste occasionnellement répondre à l'obligatoire question « Which country ? » et secouer quelques mains.

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