30 novembre 2007

En voyage d’affaires

Ça fait bizarre d’écrire ça: « Cette semaine, j’étais en voyage d’affaires à Hambourg ». Mais c’est bien ainsi que l’on appelle des voyages pour le boulot. J’ai donc passé quatre jours dans la ville de la Hanse, parce que mon travail l’exigeait. En effet, le siège pricipal de mon employeur s’y trouve. La dépendance à Berlin est juste un petit bureau avec quelques employés, la plus grande partie de l’entreprise est à Hambourg. Je fît donc le voyage vers le nord pour faire connaissance de la chef de ma division ainsi que de mes collègues (surtout des jeunes femmes), avec lesquelles je travaille beaucoup de Berlin grâce aux moyens de la communication moderne. De plus, j’ai effectué quelques mesures de qualification nécessaires à mon travail, tels par exemple sur les données des médias et les analyses des médias, avec lesquelles je vais maintenant commencer. Tout ça, c’était bien intéressant est très sympa. En plus, je me suis presque un peu reposé, car je ne devais commencer qu’à huit heures le matin. Quel bonheur!

L’entreprise est situé dans le quartier assez résidentiel mais bien vivant de Eimsbüttel, et mon petit hôtel se trouvait également dans le même coin. C’était bien pratique également pour mes soirées, car j’étais à deux pas du quartier branché de la Schanze. En simplifiant, c’est un peu le Kreuzberg de Hambourg, alternatif, mais pas pauvre, avec de nombreux bars sympa et plein de vendeurs de croques, ce qui semble être la grande mode dans la ville ces temps-ci. Comme je m’y plaisais beaucoup, je m’y suis pas mal promener. En plus, j’avais également prévu la visite de deux concerts qui avaient également lieu dans le quartier. J’en parlerais ces prochains jours.

Bien sur, j’ai également visité le centre ville de Hambourg, malheureusement uniquement dans le noir, mais c’est comme ça quand on doit travailler. Ce n’est pas la peine de dire que Hambourg vaut le détour, le port énorme est impressionnant, la ville est traversé par plusieurs canaux est vit orientée vers la mer, bien que celle-ci se trouve à une centaine de kilomètres. Malgré tout, l’Elbe est impressionnante ici. Ce qui est frappant pour moi, en comparaison avec Berlin, c’est que le centre est bien plus huppé que tout ce que l’on peut trouver dans la capitale. Et bien sur, il y a des marchés de noël partout. Je trouve que ça commence à faire un peu beaucoup. Le marché de noël sur la place de la mairie est pas mal, assez traditionnel avec des huttes en bois, mais noir de monde. Par contre, sur le Jungfernstieg, les stands dans des pavillons en plastique blancs, ça ne va pas du tout. De toute façon, je trouve que des marchés de noël devraient être réservés aux vieilles villes du sud de l’Allemagne (bon il y a aussi quelques villes avec une tradition de marché de noël au nord). Là, c’est vraiment le pur commerce.

On trouve un contraste bien déprimant aux marchés de noël du centre en allant au Hamburger Dom sur le Heiliggeistfeld, une fête foraine populaire qui a une longue tradition et qui a lieu de début novembre à début décembre. Quand j’y suis passé plutôt par hasard, c’était vide et les forains souffraient dans le froid de canard. En plus, je me suis un nouvelle fois rendu compte que les fêtes foraines, c’est vraiment pas mon truc.

26 novembre 2007

Spandau

Berlin n’a pas de vieux centre historique. Cela n’est pas tellement dû au fait que la ville n’est pas bien ancienne pour une métropole européenne. Et bien que les bombes de la seconde guerre mondiale ont causées des destructions majeures, on ne peut pas non plus vraiment les mettre en cause. En effet, au lieu de sauver la substance historique des bâtiments après la guerre et dans les décennies suivante, on a plutôt fait venir les bulldozers pour faire de la place à l’urbanisme moderne. C’est d’ailleurs valable à l’est comme à l’oust, on n’a qu’à regarder le Alexanderplatz ou le Europacenter au Breitscheidplatz.

Malgré tout, on peut toujours visiter des vielles villes à Berlin. Il faut pour cela se rendre dans les quartier un peu excentré. Je suis déjà allé à plusieurs reprises à Köpenick, à l’extrémité est de Berlin, un vieux quartier qui doit son charme en partie à la richesse en eau qui l’entoure. A l’autre bout de la ville se trouve Spandau, un autre quartier qui est – tout comme Köpenick d’ailleurs – plus ancien que Berlin. Ici également, la guerre et ensuite les bulldozers ont causés pas mal de destructions. Heureusement, on s’est rendu compte à temps de la richesse que comporte un centre-ville médiéval. Ainsi, malgré de nombreux bâtiments moderne entre les maisons à colombage, les ruelles et les petites place, la charmante église Nikolaï et un morceau du mur de fortification contribuent à garder l’esprit d’une authentique vielle ville que l’on ne trouve nulle part ailleurs á Berlin. Photos!

Ce qui rend le voyage à Spandau encore plus intéressant, c’est la visite de la citadelle. Celle-ci date du 16ème siècle, mais y sont intégrés des éléments bien plus anciens datant du moyen age. Entièrement construite en brique, la citadelle de Spandau est l’une des fortifications de la renaissance les plus vastes et les mieux conservés en Europe. L’ensemble est vraiment imposant, et puisque qu’il est entouré d’eau, c’est un paisible colosse ou il se fait bon passer du temps pour l’explorer dans le calme. Aujourd’hui, la citadelle abrite de nombreuse entreprises culturelles et artistique ainsi qu’un centre de documentation sur les chauves-souris, car environ 10000 d’entre elles choisissent les sous-sols de la citadelle pour y hiberner. Le monument historique est donc également un important site de protection des espèces. Plus d'infos ici (en allemand).

25 novembre 2007

Les transports en hiver

Quand la température extérieure est légèrement au dessus de zéro, comme c’est le cas en ce moment, l’envie de choisir le vélo comme moyen de transport pour sortir le soir est très limitée. L’on est donc dépendant des transports en commun. Le système des transport de Berlin a une excellente réputation, avec raison. Surtout sa qualité de réseau en activité 24h sur 24 est extrêmement précieuse. Le week-end, même les métros circulent toute la nuit. Malheureusement, la durée du trajet n’est pas forcément déterminé par la distance à parcourir, surtout le soir, quand la fréquence des trains est assez réduite…


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J’ai eu l’occasion de vivre un exemple de cette règle hier soir, lorsque je me rendit de Neukölln à Friedrichshain pour aller passer la soirée dans le quartier branché à l’est de la Warschauer Straße. Normalement, ceci n’est pas un long voyage, en vélo, j’y suis en même pas un quart d’heure. On peut avoir de la chance et ne pas mettre bien plus de temps avec les transports en commun, mais il vaut mieux calculer une demi heure en métro, puis en tram, en comptant l’attente dans le froid. Car il faut changer trois fois, sans ne jamais faire plus de trois stations avec le même train.

L’explication pour ce fait est simple: Comme pour beaucoup d’autre choses dans cette ville, on la trouve dans sa partition. Car Neukölln et Friedrichshain faisaient chacun partie d’une différente moitié de la ville, Neukölln à l’ouest, Friedrichshain à l’est. Bien que le réseau des transports berlinois date en partie de l’avant-guerre, lors de son expansion dans les années suivantes, chaque moitié de la ville misa sur une stratégie différente. Tandis qu’à l’ouest, on investit dans le métro tout en démontant les lignes de tramways, l’est misa uniquement sur le réseau de tram. Aujourd’hui, l’on en subit toujours les conséquences, car bien que les trams circulent de nouveau également à l’ouest et que certaines lacunes dans le réseau sont comblées par des lignes de bus, l’ancien manque d’interconnections entre l’est et l’ouest se fait toujours sentir. Un coup d’oeil sur le réseau de métro et de la S-Bahn permet d’ailleurs toujours de deviner d’ancienne frontière. De nombreux plans du réseau de transport historiques se trouvent ici. Celui en vigueur après l’ouveture de la frontière, mais avant la fusion des réseaux est particulièrement intéressant.

En tout cas, sur le chemin du retour, la même chose recommence. Ainsi, hier, d’ailleurs pas pour la première fois, je me suis juré que la prochaine fois, je prendrai mon vélo pour faire ce trajet. Car en attendant le tram (ou en faisan un morceau du trajet à pied, puisque le prochain tram n’arrive pas avant longtemps) ou le métro, on a plus froid que sur le vélo.

23 novembre 2007

C’est raté!

Je m’en doutais depuis quelques jours, car j’appris que certains de mes concurrents avaient reçus des réponses positives par courriel, alors que ma boit aux lettres restait cruellement vide. Aujourd’hui, la réponse négative du Ministère des Affaires Étrangères était dans mon courrier. Je ne ferais donc pas carrière au sein du service diplomatique. Ainsi, mon souhait professionnel ne se réalisera pas. Dommage. Mais la vie continue, il y a encore bien d’autres activités professionnelles intéressantes à poursuivre ! Et puis, ce n’est pas mon genre de déprimer. Il y a un moi, lorsque j’étais encore chômeur, cette nouvelle m’aurait bien plus durement touché.

20 novembre 2007

Nager au musée

Maintenant que je passe mes journées au bureau, les yeux rivés sur deux écrans d’ordinateur et qu’en plus il fait bien trop froid pour qu’il me vienne à l’idée de faire le trajet pour m’y rendre en vélo, j’éprouve à nouveau le besoin de m’exercer physiquement. C’est ce que j’ai donc fait aujourd’hui en me rendant à la piscine couverte de Neukölln, à deux pas de chez moi. C’est un déplacement qui en vaut la peine, pas seulement concernent l’exercice physique, mais aussi pour le plaisir architectonique.

La Stadtbad (piscine municipale) Neukölln fût érigée dans les années 1920 dans le style de l’art nouveau, d’après les plans des architectes Reinhold Khiel et Heinrich Best (ce dernier apparaît dans le roman Les Bienveillantes, à une position haut placée au sein de la SS, comme bonne relation du personnage principal) puis restaurée dans les années 1990 dans le respect du monument historique. Elle contient deux halls de natations, le grand (à l’origine pour les hommes) et le petit (pour les femmes) avec un bassin de 25 mètres chacun. En plus, il existe plusieurs saunas et bains de styles romain, russe et finlandais, que je n’ai pas vus, parce qu’il ne sont pas compris dans le prix pour la natation. Mais les photos sont prometteuses. Pour nager, la configuration de la piscine n’est pas tout à fait idéale, car les bassins ont chacun une extrémité peu profonde. Par contre, c’est une expérience particulière de nager dans un environnement de colonnes corinthiennes, de mosaïques et de morses fontaines. C’est comme si on nageait dans un musée.

18 novembre 2007

Interpol

Après n’y être jamais allé en huit mois que j’ai passé à Berlin, je me suis rendu à la Columbiahalle pour la seconde fois en dix jours. La raison y simple: Après Arcade Fire, une autre grosse pointure de la musique indépendante s’y produisait, le quatuor New-yorkais Interpol. A cause de la maladie de mon accompagnateur, nous décidâmes de prendre place sur la galerie qui est aménagée en tribune. Cela s’avéra être une excellente décision. Nous étions sur la première marche de la tribune et avions une vie imprenable sur la scène et les autres spectateurs, ce qui valait la peine. Malheureusement, le public de la galerie est plutôt nouille, mais au moins, cela laissait assez d’espace pour danser soi-même.

Le groupe en ouverture était Blonde Redhead, un trio de New York, amis d’Interpol, composé de deux mecs à la chevelure grisaillante et une jeune femme qui cache sa figure avec ses cheveux ou regarde par terre. Bien qu’acclamé par la critique est d’une qualité musicale indéniable, ce n’est pas trop mon truc. Premièrement, je n’aime pas la façon de chanter de la chanteuse (façon Jane Birkin) et la musique n’est pas tellement adaptée pour entraîner la foule, c’est plutôt quelque chose à écouter en arrière plan. En plus, ils ignoraient complètement le public et la façon lascive et provocante de danser de la chanteuse était très énervante. Heureusement que ce qui venait après aller faire oublier tout ça.

Car Interpol est tout simplement un groupe phénoménal. Leur trois album ne contiennent que des chansons excellentes, du rock un peu sombre avec des paroles de qualité. Ce n’était donc pas un problème de remplir l’heure et demie nécessaire de divertissement. Les quatre membres du groupes (plus leur organiste de tournée) ne sont pas très extroverties et réduisent le contact avec le public au minimum. De plus, ils ne transmettent pas autant de passion pour leur musique que d’autres musiciens. Mais la musique à elle seule suffit largement pour rendre la visite du concert méritante. L’on est littéralement enlacé par ce que l’on entend. Le tout est accompagné par des bons effets lumineux qui donnent le cadre nécessaire au spectacle. Par contre, j’ai été surpris par l’absence complète d’effets de brouillard, pour lequel Interpol est pourtant réputé.

La voix très porteuse du chanteur Paul Banks ne perd rien de son intensité sur scène. En plus, une observation plus précise du guitariste Daniel Kessler vaut la peine. Il est non seulement très beau gosse et est un virtuose de son instrument, mais il propose d’intéressantes chorégraphies avec ses jambes pendant tout le concert. Rien que pour ça, notre place avec vue sur la galerie valait le coup.

Tout à fait autre chose pour conclure. Ma sœur Anne et son compagnon, qui sont en voyage en Asie depuis pas mal de temps, sont maintenant en Inde. Anne a malheureusement abandonné l’écriture de son blog francophone, mais Till continue le sien en allemand et publie surtout de magnifiques photos. Dernièrement, des photos de Darjeeling à couper le souffle.

15 novembre 2007

Moabit

Puisque mon lieu de travail se trouve là, je passe maintenant beaucoup de temps dans le quartier de Moabit. Celui-ci se trouve directement au nord du grand parc du qui s’étend entre la Porte de Brandebourg et le zoo est délimité par des voies navigables : la Spree, le Berlin-Spandauer Schifffahrtskanal, le Westhafenkanal et le Charlottenburger Verbindungskanal. Le quartier fait partie de l’ancien arrondissement du Tiergarten, qui depuis la réforme administrative de 2001 est une composante de l’entité « Mitte » (Centre). Le nom Moabit est d’ailleurs sans doute un témoin de l’influence de la langue française dans l’argot berlinois. En effet, au 18ème siecle, suite à l’arrivée de réfugiés huguenots, dix pourcent de la population de la ville était française. S’y ajoutait le fait que la langue de Molière était parlé à la cours et que la ville fût plus tard occupée pendant plusieurs années par les troupes napoléoniennes. En tout cas, plusieurs interprétations du nom Moabit lui donnent une origine française, le lieu ayant été habité en premier par les huguenots. Au choix, il trouverait son origine dans « terre maudite », « terre de Moab » (le personnage biblique) où de différentes amalgames de ces termes avec des nom slaves où allemands.

Malgré sa proximité du centre-ville, Moabit n’est aucunement branché. Ainsi, il est rare qu’un touriste s’y perde ou que les bobos y viennent. Il est vrai qu’il n’y a pas grand chose de spectaculaire à voir. Le quartier est donc resté habité par les habitants qui y vivent depuis longtemps, la population ouvrière. L’ambiance y est bien différente qu’à Neukölln, les rues sont moins vivantes et il y a bien moins d’immigrés. Il y a plus de berlinois de longue date. La rue principale du quartier, la Turmstraße, rappelle une rue commerçante d’une ville de province assez moche.

L’avantage, c’est que, comme j’ai déjà écrit, il y a de bonnes possibilités de trouver de quoi manger le midi à tres bon prix. J’espère que les photos de du marché couvert transmettent au moins un peu l’ambiance qui y règne entre les différents Snack-Bars. (Je me rend comte qu’il n’y a pas de mot adéquat pour qualifier ça en français – comme une baraque à frites, mais plus large. En allemand, il existe pas mal de termes, comme Imbiss, Bude, Stand, etc.)

11 novembre 2007

Ma première semaine

Il a neigé à Berlin ce week-end. Pas de la belle neige, mais de la neige très mouillée (de la chloche, comme disent les québécois). C’est pourquoi je ne me suis même pas posé la question si j’allais sortir. J’ai préféré me retirer dans mon appartement bien chaud et confortable, ce qui m’a permis de contempler calmement ma première semaine dans la vie active. Comme certains se sont déjà plaint (sur mon blog allemand) que je ne l’avais pas encore fait, je vais vous en écrire quelques mots.

Je vous parlerai du contenu de mon boulot une autre fois, quand j’en aurai déjà vu et fait plus. En attendant, je vais décrire le cadre de ma nouvelle activité professionnelle. Tout d’abord, je dois encore m’habituer à ma nouvelle situation de poursuivre un activité régulière. Bien que j’aie essayé de garder un rythme de vie à peu près régulier ces derniers mois, quand un jour je n’avais envie de rien faire, je ne faisais rien! C’est malheureusement fini, maintenant. Ce qui est vraiment dur, c’est de me lever tous les matins á cinq heures pour être au bureau à 6 heures. J’espère m’y habituer à long terme… Pour profiter de chaque minute de sommeil, je prépare tout la veille, j’ai réactivé ma tasse thermos que j’avais acquise au Canada pour boire mon café dans le métro et je petit-déjeune au bureau. C’est déjà ça de gagné! Quand en plus, je sors pas mal le soir comme cette semaine, je suis bien content qu’il y a du café à volonté gratuitement au bureau.

Je partage mon bureau avec un autre «Volontär» de mon age qui est très sympa et qui m’instruit un peu dans l’art de la vie quotidienne de bureau. Au total, nous sommes à six ici à Berlin, plus quelques collègues travaillant en libéral qui sont là de temps en temps. L’atmosphère est assez sympa, pendant les pauses cigarettes (que je fais aussi parfois sans fumer moi-même) et déjeuner passées en commun, j’ai l’occasion de faire connaissance des autres. Le bureau est situé dans le quartier très ouvrier de Moabit, ce qui est un changement bienvenu par rapport au Potsdamer Platz où se trouvait l’ambassade du Canada. Alors que là-bas, il fallait manger dans des restos trop chers pour soit touristes ou du genre business, à Moabit, c’est des locaux bien ouvriers. Ici, l’on prend une bonne assiette de ragoût ou de goulasch pour un prix bien raisonnable, et l’on partage sa table avec de « vrais » ouvriers. Ça, c’est une nouvelle expérience qui me plait bien!

L’avantage de commencer tôt, c’est qu je sors du bureau au plus tard à 15 heures. Cela m’offre l’occasion de bien profiter du reste de la journée. Surtout en cette saison, c’est un vrai avantage de pouvoir profiter un peu de la lumière du jour. Par contre, j’ai déjà remarqué qu’il fallait faire très attention de ne pas travailler trop longtemps et de perdre ainsi se temps libre très précieux.

10 novembre 2007

The Wombats

On pourrait croire que deux concert en une semaine sont suffisant, mais je devais encore en rajouter hier soir et aller en voir un troisième. Mais que peut-on faire d’autre si autant de bons musiciens viennent jouer en ville en ce moment? Le lieu du concert ne pouvait pas être plus différent de la Columbiahalle où j’étais allé le jour précédent: Le Rosi’s, situé sur les terrains industriels désaffectés de la Revaler Straße à Friedrichshain, est abrité dans une villa délabrée. La boite est en faite assez spacieuse, contenant plusieurs pièces qui sont reliées par un vrai labyrinthe de couloirs. Par contre, la salle de concert est plutôt petite, la scène y remplie à peu près un quart de l’espace et les artistes doivent s’y rendre en se frayant un chemin entre le public. Confidentialité garantie. Le concert d’hier soir était donc complet alors que le groupe n’est pas très connu et le public était bien serré devant la scène.

L’office de groupe en ouverture fût rempli par The Audience (ecouter), cinq jeunes hommes du coin de Nuremberg, qui était pour moi une révélation musicale. Musicalement, ils s’orientent clairement vers le New Wave, rappellant Gang of Four ou encore The Robocop Kraus (groupe allemand), mais ayant aussi des accents Franz-Ferdinandesques. Le chanteur est par ailleurs assez charismatique, ce que l’on ne croirait pas en le voyant, ce qui donna en plus de l’excellente musique une performance scénique endiablée.

Après la pause habituelle, marquée par un espace d’avant scène devenant de plus en plus serré, ce fût le tour de The Wombats (ecouter). Ces trois garçons de Liverpool avaient attiré mon attention lors de la British Music Week au printemps et j’ai depuis suivi leur développement vers le dernier next big thing outre-manche, un développement qui devrait atteindre un premier sommet ces jours-ci avec la publication de leur premier album A Guide to Love, Loss, And Desperation. La musique de The Wombats est de la britpop pour s’amuser avec de belles mélodies, de nombreuses occasions de chanter a cœur joie et des rhythmes se prêtant parfaitement à la danse. Tous les ingrédients pour une excellente soirée étaient donc réunis. La foule (tout le monde connaissait les chansons – vive internet!) était déchaînée et je vécus pour la première fois depuis longtemps un concert au milieu des ados (j’exagère un peu) en extase et en action. Grâce à la taille réduite du club s’était pas stressant et je termina la soirée avec en sueur, les chaussures dégueulasses, mais ravi. C’était sans doute l’une de dernières occasions de voir The Wombats dans un cadre aussi confidentiel.

9 novembre 2007

L’un des meilleurs groupes musicaux du monde...

...est à mon avis Arcade Fire. En tout cas, il fait partie de mes favoris absolus en ce qui concerne mes préférences musicales. Je suis sûr qu’en rétrospective, ils seront considérés comme l’un des groupes les plus influents des années 00, car ils ont conquis de nouvelles dimensions dans la musique pop. On ne peut d’ailleurs pas vraiment décrire leur musique. Elle est orchestrale, pompeuse (dans le sens positif du terme), elle fait appelle aux émotions, est entraînante. Le mieux, c’est d’écouter!

Bien qu’aillant déjà vu Arcade Fire il y a seulement quelques mois à l’Open Air Sankt Gallen, j’attendais avec impatience de les revoir lors de leur concert berlinois après avoir appris qu’ils reviendraient en ville cet automne. J’étais donc d’accord quand Thomas proposa d’acheter des tickets au hasard déjà cet été, ce qui était une très bonne décision, car le concert à la Columbiahalle était complet depuis plusieurs semaines. Puisque je parle de la Columbiahalle: j’y étais pour la première fois et je dois dire que je n’aime vraiment pas tellement les gros concerts. C’est trop stressant, il faut se battre pour trouver une bonne place, on ne peut pas aller chercher une bière entre deux. Mais bon, au moins, la salle est pas trop mal et grâce à l’estrade, elle ne parait pas trop grande.

L’ouverture du concert était assurée par le groupe Wild Light du New Hampshire, dont il s’entendait à leur style musical qu’il doivent être des fans de Arcade Fire. Ce qu’ils proposèrent hier était bien prometteur et grâce à cette opportunité d’assurer l’ouverture de cette tournée, on peut être assuré que leur premier album qui ne va sans doute pas tarder à sortir ne passera pas en dessous du radar des cercles intéressés. On en reparlera.

Contrairement à ce que j’appréhendais, le public fût conquis dès les premières mesures du premier morceau (Black Mirror) du set d’Arcade Fire. Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer autre chose, quand une formation de 10 musiciens joue de la musique d’une telle qualité avec une telle passion et un enthousiasme incroyable. Si en plus, le tout est bien encadré par un décor de scène multimédia, plus rien ne peut empêcher un concert réussi. Celui-ci contenait un bon mélange des morceaux des deux albums, après 1h30 tout était malheureusement déjà terminé. Mais pendant ce temps, toute la gamme d’émotions entre chair de poule et euphorie fût touchée, donc, rien à dire. Le concert était d’ailleurs au total encore meilleur que celui de Sankt Gallen, bien que l’ambiance particulière qui régnait là-bas grâce à l’heure tardive et au fait que j’étais au premier rang est incomparable. De toute manière, ce n’était sans doute pas al dernière fois que j’allais voir Arcade Fire, on est trop bien après. D’ailleurs, je n’étais fatigué à aucun moment du concert, par contre, aujourd’hui, la manque de sommeil se fît sentir. Mais bon, à quoi servent les siestes?

Dans le cas de Arcade Fire, ça vaut le coup de faire un tour sur YouTube, où l’on peut se faire une idée de la qualité du groupe sur scène. Je vous conseille particulièrement cette performance du titre «Neon Bible» dans un ascenseur.


Encore une autre trouvaille que j'ai découverte sur le forum d'Arcade Fire: Un enregistrement d'excellente qualité du concert entier, à télécharger en fichier zip. Mais attention, il fait 55o Mo. La vitesse de téléchargement est hyper-rapide.

6 novembre 2007

De la fatigue bien investie

Est-ce bien responsable d’aller à un concert le soir de son premier jour de travail, sachant que l’on doit se lever à cinq heures le lendemain matin? Sans doute que non, mais comme j’avais mon ticket pour the Rakes depuis longtemps, je n’allais quand même pas l’avoir payé pour rien. Surtout que je les avais déjà raté lors de leur dernière visite à Berlin au printemps. Je ne voulais donc surtout pas manquer leur concert d’hier soir au Postbahnhof.

En arrivant sur place, je fus un peu surpris que le concert n’avais pas lieu dans la grande salle, mais sur la petite scène. Je me demande ce qui fait la différence concernant l’attractivité pour le public entre un groupe comme Maxïmo Park (que je trouve excellents également), qui remplit la Columbiahalle (3000 places) et the Rakes. Ces derniers sont tout autant salués par la critique, ils écrivent d’excellentes paroles, les riffs sont d’une certaine classe également et la musique ne laisse personne immobile qui l’écoute. De plus, leur second album, Ten New Messages, était une des meilleures sorties du printemps. Mais bon, tant pis pour ceux qui n’y étaient pas hier et tant mieux pour moi, car tout le monde sait que les petits concerts sont meilleurs.

Étant très fatigué, je me suis cherché une place contre le mur pour pouvoir m’y adosser. Mais cela n’aurait pas été nécessaire, car des les premières notes, ma fatigue avait disparue. Le concert fût d’ailleurs commencé par un morceaux (qui m’était) inconnu et qui se ne trouve pas sur un album, ce que je trouve courageux. Le public était tout de même conquis tout de suite, surtout que suivirent les tubes que tout le monde attendait. Le show y allait à un rythme très élevé, le groupe est excellent sur scène. Le chanteur n’a rien à envier à Paul Smith (le chanteur de Maxïmo Park) et confirme la règle déterminé par mon frère selon laquelle des groupe menés par des chanteurs qui ne jouent pas d’instruments font de meilleurs shows. En tout cas, je suis ravi d’avoir été là. La fatigue que j’ai traînée toute la journée d’aujourd’hui était une excellente investition!

Sur le chemin du retour j’ai d’ailleurs pu observé la vie sauvage citadine de Berlin. Après déjà avoir observé dernièrement un pic épeiche qui se faisait remarquer bruyamment dans les arbres de ma cour, deux renard on traversés la rue tranquillement juste devant mon vélo. Ils chassaient sans doute des rats du Landwehrkanal (j’en ai déjà vu aussi).

3 novembre 2007

Le SPD en route vers les batailles du passé?

Depuis le congrès du SPD de Hambourg du week-end dernier, tout le monde en Allemagne parle du virage à gauche qu’aurait pris le parti social démocrate et de sa nouvelle orientation vers les valeurs et les politiques du passé. Souvent, ce virage est commenté avec une certaine connotation négative. Je ne suis pas d’accord et je trouve le virage à gauche que le parti aurait pris très peu accentué. Il s’agit à mon avis plutôt d’une adaptation normale aux changements de société et des coordonnées politiques et surtout d’un retour à une certaine normalité pour un parti de centre gauche qui à la vocation de fédérer différents courants de pensé.

Lors de sa période au rênes du pouvoir, le SPD à mis en œuvre tout un paquet de réformes néolibérales, l’Agenda 2010, qui à été accueilli favorablement par beaucoup, y compris moi. Il à été poussé à faire ses réformes par la conjoncture économique difficile, des défaites lors de pas mal d’élections régionales et de très mauvais sondages au niveau national. Malgré tout, le SPD ne pouvait être que perdant. Un parti de gauche qui fait des réformes dans le domaine du social ne peut pas y gagner, surtout quand il s’agit de réformes douloureuses. En effet, ceux qui sont en faveur des réformes votent plutôt à droite et ne se mettront certainement pas à voter à gauche suite à des mesures de ce types, dont ils trouvent souvent qu’elles ne vont pas assez loin. Par contre, ceux dans l’électorat pour lesquels les réformes sont les plus douloureuses vont être déçus et vont se tourner vers le Linkspartei (un parti à gauche du SPD né de la fusion des post-communistes et de mouvements de la gauche antilibérale) ou, comme souvent dans la partie ouest de l’Allemagne, vers l’abstention. Que le SPD ait tout de même eu le courage de faire passer ces réformes lui vaut des éloges.

Pourtant, ce n’était qu’une question de temps avant que le SPD se tourne de nouveau vers des positions plus à gauche, celle qu’il devrait défendre de toute manière. Un parti de gauche fédérateur dois réunir sur lui les voix de deux courants d’électeurs assez distinct pour être victorieux. D’un côté, ce sont les « progressifs », ceux pour qui la justice sociale est importante, mais qui n’en sont pas directement dépendants. Ils sont de gauche en opposition au conservatisme, on pourrait peut-être les qualifier de social-libéraux (dans le sens non-économique du terme). Le SPD est en concurrence pour ces électeurs avec les Verts, surtout depuis que les libéraux du FPD se concentrent uniquement sur le libéralisme économique. La majorité de ces électeurs sont en faveur des réformes et sont assez acquis au camp centre-gauche. Le deuxième courant est constitué des électeurs de gauche traditionnels, les ouvriers et les petits employés. C’est ce groupe qui est plutôt dépendant de transferts sociaux et qui est plus touché par les réforme. Ils veulent défendre leurs acquis, ce qui est légitime, et sont donc socialement conservateurs. C’est avec le Linkspartei que le SPD est en concurrence pour ces électeurs.

Depuis 1994, les partis du centre-gauche ont une majorité des voix lors des élections législatives fédérales en Allemagne. Lors des dernières élections en 2005, les SPD, les Verts et le Linkspartei avaient rassemblés sur 51% des voix! (Une coalition incluant le Linkspartei est pourtant impossible pour le moment pour des raisons politiques et de personnes). Puisque le CDU avec sa plateforme à forts accents néolibéraux a fait un score très décevant lors de ces mêmes élections et qu’il n’a pas réussi à atteindre les milieux progressifs, il s’oriente depuis plus à gauche sur de nombreuses questions. En même temps, le Linkspartei défend des positions avec lesquelles l’aile gauche du SPD est tout à fait d’accord. Jusqu’à présent, les stratèges sociaux-démocrates on acceptés ces faits. Mais entre temps, la moitié de la législature est passée, plusieurs élections régionales importantes vont avoir lieu dans les prochains mois et l’on commence à se faire du soucis parce que le parti pointe continuellement en dessous de 30% dans les sondages. Comme les voix des électeurs sont plutôt à prendre à gauche, il ne faut pas s’étonner que le SPD s’oriente dans ce sens. Mais attention, à part quelques corrections, personne ne met en doute les réformes accomplies!

Je trouve donc que l’orientation du SPD vers des positions plus à gauche est une bonne chose. Cela ne vaut pas uniquement stratégiquement, mais aussi concernant le contenu. On s’est servi assez longtemps de la mondialisation pour justifier les politiques néolibérales. Maintenant, il est temps de repenser à certaines mesures permettant une certaines redistribution des richesse, sans toutefois exagérer. Ceci n’est certainement pas un retour au passé! Par contre, je trouve le thème chois (le prolongement de l’allocation chômage pour les chômeur plus agés), car il s’adresse à un groupe de privilégiés qui se sent désavantagé (même s’il y a beaucoup d’arguments pour leur donner raison) pour le moment. Je trouve qu’il y aurait assez d’autres problèmes à adresser qui sont plus pressants, comme la pauvreté infantile, les working poor ou le pouvoir des entreprises dans le secteur énergétique, et qui ont plus de rapport avec la justice sociale. Et pour finir, aucune raison pour les sceptiques de se faire du soucis. Les programmes des parties sont toujours plus idéalistes que ce qui se fait finalement dans la réalité. Le SPD de gouvernement ne changera sans doute pas grand chose.