Pendant les semaines autour de noël, il n’y pas que la Bundesliga qui fait une trêve hivernale (qui dure jusqu’à début février), mais aussi la saison des concerts. Ainsi, c’était plutôt calme sur les scènes de Hambourg ces derniers temps. En tout cas, il n’y avait pas grand-chose à voir qui m’aurait fait braver le froid ou la pluie. Comme pour le foot, plus la trêve se prolonge, plus on en attend la fin et l’impatience est grande de se rendre de nouveau à un concert. C’est donc des plus réjouissant quand il s’agit avec The Rakes d’une valeur sûre.
Le quatuor de l’est Londonien jouait à l’Uebel & Gefärlich dans le cadre d’une mini-tournée organisé par un magazine musical allemand pour présenter en avant première les morceaux de leur prochain album, qui sort en mars. On pouvait donc être anxieux de découvrir ce que les morceaux allaient donner. Mais d’abord, il fallait patienter et faire la connaissance de deux autres ensembles musicaux. Comme l’annonçait l’emploi du temps de la soirée, affiché dans l’ascenseur qui donne accès à a salle, celle-ci allait débuter avec James Yuill à 21 heures, suivi des Filthy Dukes à 21h50 puis conclue par The Rakes à 23 heures – ça fait tard un dimanche soir et cela faisait soupirer pas mal de monde dans ledit ascenseur.
James Yuill est un auteur-compositeur-interprète en provenance du sud de l’Angleterre. Sa particularité : en plus de sa guitare obligatoire, il est équipé sur scène d’un ordinateur portable (un mac, évidemment, avec la pomme luisante bien mise en valeur) et toute une flopée d’équipements électroniques. Ce genre de musique est donc appelée folktronica. C’était un peu trop électronique à mon goût, mais pas de mauvaise qualité.
Les Filthy Dukes sont également à ranger dans le tiroir électro. Je me demande un peu pourquoi on booke de groupes comme ceux-ci pour accompagner The Rakes, mais bon. La musique des Filthy Dukes a le mérite de bien passer en boite et de mettre le public en route. Les morceaux avec chants (parfois plutôt parlé) mélodique et accompagné d’un son provenant de diverses machines et d’une batterie électronique (ce qui permet un grand spectre d’effets sonores) et de cowbells (pas électroniques celles-ci) rappellent la musique de LCD Soundsystem ou des Chemical Brothers. Parfois, on entend quelques éléments de eurotrash (ce que l’on appelait le dancefloor il y a une quinzaine d’année) – eh oui, le revival des 90s n’est pas loin. Tout ça n’est pas le genre de musique que j’écouterais chez moi, mais ici, c’était pas mal.
The Rakes apparurent finalement sur scène tour à fait à l’heure, à 23 heures pile, accompagné par un guitariste/keyboarder supplémentaire. Le set commença par un nouveau morceau, suivi d’un mélange du meilleur des deux albums précédents, Capture/Release et Ten New Messages, et de six morceaux de l’album à venir, KLANG. A les entendre, ces nouvelles chansons laisser présager un album tout aussi plein d’énergie que ces prédécesseurs. Il semble même que la musique des Rakes prenne encore de la vitesse pour se rapprocher de celle des Futureheads. Mais l’impression peut être un peu faussée par le fait que sûr scène, tour les morceaux sont un peu plus rapide. Le premier single du nouvel album « 1989 » n’a bien sûr pas manquée d’être jouée et fût très bien accueillie par le public, tout comme les reste des nouveaux morceaux, d’ailleurs. « This son gis about Berlin », c’est ainsi que le chanteur Alan Donahue commenta ce morceau, sans manquer d’ajouter que le prochain album contiendrait certainement un morceau traitant de Hambourg.
L’effervescence du public était par contre plus grande – comme il fallait s’y attendre – quand celui-ci reconnaissait les cansons déjà connues. « His Word was a Mess But His Hair looked Perfect » et « Strasbourg » (en dernier rappel) furent particulièrement acclamées. Apres une heure, le tout était déjà terminé, mais en prenant en considération la vitesse du jeu et donc la quinzaine de chansons jouées, cela était tout à fait acceptable. Ma conclusion : les attentes furent tout à fait remplies et un bon début de phase retour de la saison.