26 juin 2009

Hurricane Festivel – Samedi

Cette première nuit de festival n’était pas du tout reposante – au contraire. Je ne m’étais pas attendu a une nuit de tout repos, on ne vient pas là pour se détendre. La mauvaise nuit n’était pas seulement due au vacarme étonnant que produisent des milliers de personnes en état d’ébriété plus ou moins accentuée, mais aussi aux températures pas très dignes d’une nuit d’été. J’ai eu bien froid dans mon sac de couchage pas très épais et je me suis levé plusieurs fois pour ajouter une nouvelle couche de vêtements. Heureusement, j’avais mon polaire avec moi.

Mais ce n’est pas ça qui va nous gâcher le plaisir ! Un bon petit déjeuner copieux, plusieurs tasses de café et bientôt déjà les premières bières – la mise en route est réussie et nous rejoignions la « blaue Bühne » à l’heure pour le concert de The Rakes à 13h30. Je connais bien ce groupe entre-temps, vu que je vois les cinq londoniens pour la quatrième fois en moins de deux ans. J’ai toujours autant de plaisir à les voir, c’est du pur rock anglais un peu fou comme je l’aime. Une grosse averse n’a pas suffi pour nous gâcher la fête, bien que nous aurions été contents de rester sec – il ne faisait toujours pas très chaud.

C’était l’occasion pour nous de découvrir un lieu qui nous a bien servi pour le reste du festival – quelques bancs et tables sous un pavillon, d’où l’on entendait bien et on voyait même la scène. C’est aussi grâce á cet endroit que je n’ai pas été entièrement détrempé par la prochaine grosse averse, qui tomba pendant que jouaient Blood Red Shoes. Après leur grand tube « Getting By the Sea » je me mets à l’abri pour suivre le reste de leur excellent set de rock and roll puriste.

Après que nous ayons été rejoints par quelques retardataires venant du camping, nous nous sommes de nouveau approchés de la scène (toujours la même) pour le deuxième groupe de la journée que je voyais pour la quatrième fois : TThe Wombats. Les trois jeunes gens (j’ose à peine écrire joyeux lurons – mais cela les caractérise assez bien) ont un grand talent pour la musique qui fait délirer les masses. Aucune soirée en boite indée qui ne pourrait se passer de « Kill the Director » ou encore « Let’s Dance to Joy Division ». Une valeur sûre pour la scène, en tout cas. En plus, la pluie, c’était fini pour aujourd’hui. Il est donc temps de se défouler, c’est pour ça que les gens sont venus. Bien sûr, nous entendons tous les tubes du seul album des Wombats, plus deux trois nouvelles chansons toute aussi énergiques. On peut donc se réjouir de la sortie prochaine (espérons-le) du second album. Un dernier grand moshpit, et c’est déjà fini. La foule se disperse, épuisé (pourtant, il n’est même pas 16 heures).

Pas le temps de se reposer. Moi qui pensais pouvoir profiter du concert de Paolo Nutini pour me détendre un peu en écoutant un peu de musique plus calme, c’était raté. Impossible de rester assis. Le jeune Paolo est complètement défoncé, ce qui ne l’empêche pas de faire du grand spectacle avec ses excellents musiciens. Ça swingue et ça groove, il y a aussi quelques influences reggae. En tout cas, on ne peut pas faire autrement que de se mettre à danser. La bonne surprise du festival.

Maintenant, c’est vraiment l’heure de la musique plus calme, car celle des Fleet Foxes n’est vraiment pas faite pour se défouler, mais plutôt pour savourer. Les uns trouverons ça ennuyeux et préfèrerons aller voir ce qui se passe ailleurs (il y a de la concurrence, les Pixies jouent sur l’autre scène, comme le font remarquer les Fleet Foxes à plusieurs reprises), les autres (dont moi) trouvent cela magnifique. Les Fleet Foxes font partie de l’actuel mouvement de renouveau (ou de nostalgie ?) du folk américain, leur chansons rappellent parfois un peu ce que l’on connaît de Bon Iver. Les chansons s’appellent „Blue Ridge Mountains“ ou alors „White Winter Hymnal“, mais ce n’est pas du tout ringard comme pourraient le laisser croire ces titres. C’est plutôt d’un pure beauté. Par contre, les Fleet Foxes sont également un groupe qui ferait plus d’effet dans l’obscurité de l’un des clubs de Hambourg qu’au soleil qui brillait entre temps. En effet, les porteurs de barbes tendent à exagérer un peu le naturel, les vêtements font très clodo, on ne s’en rendrait pas autant compte dans le noir.

Comme les Fleet Foxes n’ont pas joué bien longtemps (ils n’ont qu’un seul album), nous avons le temps d’aller voir la fin des Pixies. Pas la peine d’en parler, je me suis plutôt ennuyé. Mais je dois avouer que je ne suis pas leur plus grand fan.

Il est maintenant temps de se rendre dans le chapiteau (dont le nom est sponsorisé par un grand producteur d’une boisson gazeuse cafféinée), où Portugal.The Man se mettait juste à jouer lorsque nous sommes arrivés. Cette musique ne plaira certainement pas à tout le monde. Moi, j’ai adoré. C’est du prog-rock de grande qualité et qui crée une ambiance comme uniquement ce genre de musique de guitare en est capable. Au milieu du concert, le synthétiseur tombe en panne, mais ça ne dérange personne. Il est compensé par un redoublement des percussions. Ces quatre alaskiens m’avaient déjà impressionné au Reeperbahnfestival á l’automne dernier. Ma bonne impression a été plus que confirmée, c’est une excellente expérience de voir ce groupe sur scène. Par contre, sur disque, j’ai un peu plus de mal. Portugal.The Man ne sont pas des grands communicateurs, le chanteur ne regarde même pas vers le public. Tant pis, la musique est quand même excellente !

J’étais entre temps vraiment épuisé, mais il était encore tôt dans la soirée et le programme du festival recelait encore de quelques points prometteurs. J’ai décidé de me rendre une nouvelle fois à la « Blaue Bühne » ou allait se produire Ben Harper avec son nouveau groupe Relentless 7. Au début, j’étais un peu surpris par le nouveau son – on connait Ben Harper plutôt comme auteur compositeur interprète au son assez acoustique. Ici, c’était du blues-rock, les influences de la musique black sont clairement audibles. Parfois, c’est même un peu soul. Ben Harper se fait apporter une nouvelle guitare après presque chaque morceau pour présenter ses talents de virtuose sur cet instrument, qu’il joue souvent à plat sur ses genoux. Avec le temps, on se laisse de plus en plus entraîner par la musique, jusqu’à être entièrement transporté. Le concert s’améliorait de plus en plus – et c’était déjà fini.

Maintenant, je n’en pouvais vraiment plus. Sur le chemin du retour, je suis quand même passé par la grande scène (que je n’ai vu que de loin aujourd’hui) pour voir la fin de Faith No More, tout de même des pointures du rock and roll du début des années 90. Je n’ai pas du tout été emballée. Une scène tout en rose et des vêtements pastel, c’est peut-être sensé être de l’ironie, moi je trouve ça juste débile. Tout le show est prétentieux. Les vieux cons auraient mieux fait de rester à la retraite, où ils étaient à leur place.

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