Le Tour de France – toujours aussi fascinant. On pourrait croire qu’après les scandales du Tour 2008, le pire depuis 1998 et l’affaire Festina, on en ait assez du cyclisme professionnel en général et du Tour de France en particulier. De plus, avec le retour de Lance Armstrong sur le Tour et la fin de la politique strictement anti-dopage des organisateurs du Tour, cela donne en principe encore moins envie de suivre l’évènement.
En faite, c’est le contraire. Alors que dès le départ, on était sûr que ce serait un Astana qui allait remporter l’épreuve (Armstrong ou Contador), la fascination pour la course était là dès la première étape – alors que j’étais vraiement très sceptique avant que la course commence. En plus, la première semaine était sympathique, avec quelques victoires françaises et un nombre surprenant d’échappées aboutissant à une victoire d’étape. Surtout, depuis qu’une nouvelle victoire finale de Lance Armstrong peut être écartée, l’épreuve se suit avec encore plus de plaisir. On trouve même Armstrong bien plus sympa maintenant qu’il n’est plus le grand dominateur, tout en étant quand même le vrai maître du peloton. C’est bien fascinant de suivre ses impressions sur Twitter, grâce à quoi on découvre également les excellents goûts musicaux du texans. S’il avait montré un peu plus de faiblesse et d’humanité comme sur ce Tour plus tôt dans sa carrière, il serait admiré de tous.
Seule la télé publique en Allemagne gâche un peu la fête. En principe, ARD et ZDF avaient décidé de ne pas retransmettre le Tour de France cette année, après l’avoir quitté l’an dernier. Finalement, par peur de plaintes et de demandes de dédommagent de la Société du Tour (ARD et ZDF étant détenteur des droit de retransmission jusqu’en 2011), la décision fût prise de montrer la course – mais de façon très restreinte et critique. Cela veut dire : 45 minutes par jours de direct, et on parle beaucoup de dopage. De plus, Andreas Klöden (il est vrai qu’il est con) est un paria pour les médias Allemands (c’est réciproque, il bycotte également les journalistes), qui cherchent désespérément un nouvel héro sympa et propre – un role tenu un moment par le meilleur jeune de la deuxième semaine, Tony Martin. Heureusement il y a Eurosport. Là, les commentateurs sont débiles, mais au moins, le direct complet est retransmis et on parle le moins possible du dopage. On préfèrerait bien sur suivre tout cela en français, mais on ne peut pas tout avoir.
Mais revenons-en aux choses sérieuses. L’invincibilité d’Alberto Contador fait quand même bien réfléchir. On voyait déjà mal dès le départ du Tour qui pouvait le mettre en danger. Mes espoirs reposaient sur les frères Schleck, que je trouve bien sympas, mais malheureusement trop faible en contre-la-montre pour mettre Contador en danger. On peut se poser de nombreuses questions sur la façon dont l’Espagnol survole ce Tour de France. Cela rappelle non seulement Armstrong lors de ses années de domination, mais aussi les performances étonnantes du grand dopé Marco Pantani sur les rampes des cols. Pas étonnant que Greg LeMond pointe du doigt ces performances inédites dans l’histoire du cyclisme. Même Armstrong n’a jamais été aussi puissant.
Qu’il était bon d’ailleurs, le temps de Greg LeMond. Rappelons qu’il est le seul vainqueur du Tour de France de ces vingt dernières années qui n’ait jamais été concrètement suspecté de dopage. Il a d’ailleurs admis que sa motivation de terminer sa carrière au début des années 1990 (au moment ou l’EPO fit surface) était la conséquence de ne plus pouvoir suivre les meilleurs. Tout cela est peut-être la nostalgie du bon vieux temps, mais à l’époque, personne ne dominait autant les autres que maintenant.
Malgré tout – dommage que le Tour 2009 soit déjà presque terminé. Vivement le grand final au Mont Ventoux demain. Ce sera du grand spectacle.