17 février 2008

Les Bienveillantes

En tant que membre de deux nations différentes, je me sens toujours dans le devoir de suivre l’actualité politique et culturelle dans mes deux « mères patries » que sont la France et l’Allemagne. Surtout en France, je me concentre souvent sur l’actualité politique, car mon temps et malheureusement limité. Mais parfois, certains évènements culturels sont tellement présents sur l’ordre du jour du débat public qu’ils attirent mon attention. Ce fût par exemple le cas pour les discussions qui entourèrent Les Bienveillantes, le très contreversé roman de Jonathant Littell qui est non seulement un succès commercial mais remporta également de grands prix littéraires.

Ces jours-ci, le roman sort enfin en Allemand. Profitant de mon avantage linguistique, je l’ai déjà lu depuis longtemps et profite donc de sa sorti sur la rive droite dur Rhin pour donner mon avis. Tout d’abord, je trouve qu’il est important de noter les origines de l’auteur, sans lesquelles il n’aurait pas pu aborder son sujet de cette manière. Jonathan Littell est Américain (depuis peu, il a la nationalité française) et est le descendant d’une famille juive lithuanienne. Les Bienveillantes est la biographie fictive, écrite à la première personne, de Max Aue, un Officier SS qui a vécu une vie bourgeoise en France sous une fausse identité après la guerre. Il décrit un récit de ce qu’il a vécu pendant toute la Seconde Guerre Mondiale, ou il a participé aux atrocités de la campagne est européenne du troisième Reich: pogromes en Ukraine et dans le Caucase, Stalingrad, Auschwitz, la retraite de la Wehrmacht, puis la défaite finale à Berlin. Le lecteur découvre la façon dont les événements affectent personnellement le protagoniste et le voit comme un homme touché par de graves problèmes psychologiques, surtout en relation avec la sexualité.

Tout ça paraît bien dur, et ça l’est. Mais Les Bienveillantes est un roman excellent dont je ne peux que conseiller la lecture. Évidemment, ce n’est rien pour se détendre dans son lit avant de s’endormir. Par contre, surtout ceux qui sont intéressés par cette période de l’Histoire, c’est un excellent moyen de découvir et comprendre la façon dont les atrocités en Europe de l’est ont été décidé, planifié avec une acribie administrative remarquable et mis en pratique sur le terrain. Littell réussi le coup de maître de relater les faits historique comme dans un recueil scientifique tout en captivant les émotions du lecteur. En effet, on oscille entre le dégoût et l’antipathie envers le protagoniste d’un côté et la compassion et même la sympathie avec ce personnage si détestable. C’est un roman qui m’a beaucoup marqué, aussi bien pour ce que j’ai appris sur l’Histoire que pour sa trame fictive. Je conseille sa lecture à chacun !

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