18 octobre 2007

Deuxième tentative, deuxième partie

Après avoir appris début septembre que je faisais partie des 144 survivants de l’épreuve écrite du concours pour entrer au ministère allemand des affaires étrangères, j’ai participé hier à l’épreuve orale. Bien que je savais ce qui m’attendait, puisque j’avais déjà tenté ma chance l’an dernier, j’était bien plus nerveux que lors du passage de l’écrit. La raison est simple : l’enjeu était très grand. Si je ne réussissais pas ce coup-ci, je n’aurais certainement pas une troisième chance. Il se décidait donc si j’allais pouvoir réaliser mon rêve professionnel.

J’arriva donc avec sept autres candidats à l’académie du ministère des affaires étrangères – située dans un cadre très pittoresque à Berlin-Tegel – à huit heures, ce qui impliquait un levé très précoce puisque j’avais un trajet de 45 minutes à faire de chez moi. Contrairement à l’année passée, le concours n’avait pas lieu dans la majestueuse Villa Borsig mais dans la maison Europa, bien moins glamour, ou se trouvent les salles de cours de l’académie. Autrement, tout était comme je l’avais déjà vécu l’an dernier, je reconnus même certains membre de la commission de sélection – et eux me reconnurent également.

Le concours oral est constitué de cinq éléments. Il débute en matinée par un entretien devant la commission de sélection qui comprend 10 membres, en comptant le représentant du personnel, celui de la responsable de l’égalité des chances et deux psychologue d’une entreprise spécialisée dans les ressources humaines. Les vingt minutes de durée de l’entretien passent bien vite. Il contient non seulement des question typique d’un entretien d’embauche, mais aussi la résolution de problèmes hypothétiques qui pourraient apparaître dans une carrière diplomatique. Voici un exemple: «Vous accompagnez un groupe de parlementaires allemands à un dîner donné par le gouverneur d’une province d’un pays arabe. Celui-ci reçoit ses hôtes par une poignée de main, à l’exception des deux députés féminins. Les deux femmes sont très fâchées et demandent une excuse, faute de quoi elles menacent de quitter le dîner. Que faîtes vous?». Suit un entretien personnel avec l’un des psychologues, pendant lequel sont repris certains aspect adressés lors du premier entretien et posés encore d’autres problèmes du genre de celui que j’ai décrit.

Après la pause déjeuner suivent les épreuves qui constituent un plus grand défi. La première exige que chaque candidat fasse une présentation de cinq minute devant la commission. L’on a le choix entre trois sujets, puis trente minutes de temps de préparation. Après mûre réflexion, car aucun des sujets proposés me plaisait, j’ai choisi de faire ma présentation suivante : «Tendances d’extrême droite chez les jeunes, zones de non droit, succès électoral des post-communistes. Y a-t-il une société distincte en Allemagne de l’est?». Je pense que je me suis pas trop mal débrouillé.

Pour finir, il faut encore passer deux épreuves en groupe: Il s’agit de discussion en groupe de quatre. Le premier problème des d’ordre consensuel. Nous devions élaborer un projet de coopération médiatique dans le domaine du dialogue interculturel germano-turque. Suivit la deuxième discussion, d’ordre confrontative. Cette fois, le groupe était divisé en deux camps, chacun devant défendre sont points de vue avant de trouver un accord, si possible. Le problème, que je trouvais un peu trop artificiel, était le suivant. Une organisation caritative obtenait des moyens de l’Etat et devait se décider entre deux projet concurrent, dont chacun devait être défendu par un camp. L’un plaidait pour la mise en oeuvre de programmes d’intégration pour des enfants sans abris, l’autre pour la création de mesures d’encadrement pour des enfants de familles pauvres.

Enfin, la journée était terminée. Il était tant, je n’en pouvais plus. D’ailleurs, le temps entre les épreuve que l’on passe à attendre est tout aussi éprouvant que les épreuves elles-mêmes. Comme toujours, j’ai du mal à évaluer ma performance, mais j’ai du moins l’impression d’avoir fait mieux que l’année dernière, ce qui est bon signe, puisque j’avais échoué de justesse à l’époque. Maintenant, il ne me reste plus qu’à attendre (et essayer de penser à autre chose), car les résultats ne seront pas connus avant la fin Novembre, au plus tôt. Ce qui me reste à souligner, c’est la très bonne ambiance qui régnait entre les candidats. On ne se voit pas vraiment comme concurrents, mais plutôt comme compagnons de souffrance pour la journée. Surtout dans les épreuve de groupe, personne n’essaie de briller sur le dos des autres.

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