18 juin 2011

La ville en or dans le désert – Jaisalmer

Lorsque nous débarquons à Jaisalmer avec le train de nuit à 5 heures du matin, la ville nous montre sa mauvaise face. Nous sommes assaillis par les pires chauffeurs de rickshaws et rabatteurs que j'ai rencontré jusque là pendant mon voyage. Chacun veut nous convaincre de le suivre, et nous sommes encore longtemps poursuivis après avoir décidé de rejoindre l'hôtel où nous voulions loger à pied. Bien que Jaisalmer vive presque exclusivement du tourisme et que le nombre de touriste et très limité en cette saison, c'est vraiment trop. Cette façon de se comporter est plutôt néfaste pour l'image que la ville a auprès de ses visiteurs.
Jaisalmer, la vielle ville et le fort
Après quelques heures de repos, nous découvrons le beau côté de la ville. Jaisalmer était jadis une étape importante sur la route des caravanes vers l'ouest, ce qui lui apporta son affluence. Aujourd'hui, c'est une petite ville au fin-fonds du Désert du Thar, à l'extrême occident du Rajastan. La frontière avec le Pakistan n'est plus très loin. Jaisalmer est entièrement construite de grès jaune, ce qui lui porte le nom de ville en or. Elle est surplombée par un magnifique fort majestueux, qui abrite nom seulement le palais du maharaja, mais ou vivent aussi de nombreux gens « normaux » qui y ont leurs habitations. Le fort de Jaisalmer est donc peut être le seul fort encore « vivant » au monde. Mis à part le dérangement constant des nombreux commerçants et autres habitants voulant offrir leurs services au touristes, la ville est très agréable. Nous passons beaucoup de temps dans les ruelles à profiter de l'atmosphère particulière et à admirer les magnifiques façades des demeures.
Quand on passe à Jaisalmer, un safari en chameau (ou plutôt en dromadaire) est presque obligatoire. Vu notre temps limité, nous optons pour une excursion de deux jours, avec une nuit à belle étoile dans le désert. L'agence que nous prenons pour notre safari, Thar Safaris, s'avère être un excellent choix (même si les gérants de notre hôtel sont un peu déçus que nous n'ayons pas choisis le safari qu'ils proposent), tout est parfaitement organisé. Nous ne sommes qu'à deux et sommes accompagnés par deux très jeunes chameliers qui s'occupent de nous à merveille. Comme c'est d'usage lors de ce genre d'activités en Inde, on prend soin de tout pour nous. Nous n'avons qu'à profiter et nous reposer pendant que nos accompagnateurs cuisinent pour nous et se chargent de notre bien-être. Le transport à dos de chameau est très agréable, on avance assez lentement à travers le paysage étonnement varié du désert. C'est très méditatif,
Deux "caravanes" se rencontrent
Le meilleur moment du safari est, comme prévu, la nuit passé dans le désert. On se croirait loin de tout (pourtant, la civilisation n'est pas loin), autour de nous paissent les chameaux et au dessus de nous, la pleine lune brille. Nous avons beaucoup de chance, car cette nuit là, il y a une éclipse totale de la lune. Nous profitons donc d'une magnifique ciel étoilé. Le lendemain matin, nous poursuivons notre périple, que nous décidons de terminer après le déjeuner (nous aurions pu continuer jusqu'au coucher du soleil). Entre temps, l'intérieur de nos cuisses et notre derrière sot en effet très douloureux, nous nous demandons comment nous aurions supportés une excursion plus longue. Malgré tout, c'est une expérience inoubliable qui profite aussi aux habitants du déserts. En effet, pour de nombreux jeunes hommes, guider ainsi les touristes à travers le désert est une des seules débouchées professionnelles s'il ne veulent pas quitter la région. Nos deux accompagnateurs n'ont pas 18 ans, le plus jeune a tout juste 15 ans et c'est son revenu qui nourrit la famille. Vue la routine avec laquelle il s'occupe de nous, il a déjà pas mal de safaris derrière lui.

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